Beethoven, Ludwig van (1770-1827) Les Neuf Symphonies. Orchestre du 18e siècle. Frans Brüggen.

71joK9q3cDL__SL1500_Symphonies no.1-9

Rebecca Nash, soprano. W.Brummelstroete, mezzo.

Marcel Beekman, ténor. Michael Tews, basse.

Laurens Collegium et Cantorij de Rotterdam.

Orchestre du 18e siècle (instruments d’époque).

Frans Brüggen, direction.

Glossa. 2012. GCDSA921116. 5cds

Appréciation: Sommet du Parnasse ******

Menuetto de la Symphonie no.1

Scherzo de la Symphonie no.3

Andante maestoso de la Symphonie no.9

« Étreignez-vous, millions d’êtres! Un baiser au monde entier! Frères! Au plus haut des cieux doit règner un tendre Père.

Vous vous prosternez, millions d’êtres? Pressens-tu le Créateur, monde? Cherche-le au plus haut des cieux, au-dessus de la voûte étoilée! »

 

L’image est éloquente; le visage de Brüggen vieilli, mais illuminé par le précieux manuscrit. Un quart de siècle plus tard, il reprendra sa réflexion sur cette grande musique. Même orchestre d’instruments anciens dont plusieurs membres en font encore partie. L’élan et le souffle d’antan sont préservés. Mais le choc provoqué jadis par cette manière très « 18e siècle« , n’a plus le même impact aujourd’hui. On a depuis longtemps apprivoisé cette approche et elle fait partie du paysage musical.

Désormais, on parle d’une relecture à l’ancienne « classique », dans le sens qu’elle reprend les mêmes intonations, les légers retards dans les attaques, le lyrisme et le legato généreux , les timbales tonitruantes, en passant par le souffle typiquement « Brüggen » des instruments à vents. Car on sait que le chef est avant tout connu comme un formidable flûtiste, dont l’école du style baroque à fait partout de multiples disciples.

Cela étant dit, à l’aube de ses 80 ans, Brüggen s’est adouci avec le temps, choisissant de ralentir la cadence de certains mouvements. Les couleurs de l’orchestre sont plus sombres, revêtant à l’œuvre de Beethoven une poésie crépusculaire, digne d’un tableau de C.D.Friedrich, où les faibles lueurs du firmament nous sont subtilement dévoilées. Au travers cette relative pénombre, une vision d’un appel au loin où le détachement du terrestre est complet. La grandeur et la puissance sont bien présentes, mais au lieu de nous agresser, tout nous force à l’admiration la plus complète. Ainsi Beethoven devient moins brutal. Il s’y dégage une quiétude, une humanité réconfortante au milieu des tourments du compositeur.

À défaut d’être analytique, la prise de son est d’un beau naturel, riche et velouté, où les contrebasses et les timbales résonnent avec emphase et profondeur. Certains mouvements lents prennent une texture d’une grande douceur où un léger voile semble descendre sur les aspérités des violons anciens. Une magnifique réussite.

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