Adagio. Ensemble Caprice. Matthias Maute.
Misere et Sepulto Dominium de Zelenka (1679-1745)
Adagio d’Albinoni (1671-1751): arr.Giazotto/Maute.
Agnus Dei de S.Barber (1910-1981) d’après Adagio pour cordes.
Prélude pour flûtes et cordes: M.Maute.
Gymnopédie no.1 d’E.Satie (1866-1925)
Ich habe genug bwv 82a de Bach (1685-1750)
Plorate Israel de G.Carissimi (1605-1674)
Prélude op.28 no.4 de Chopin (1810-1849) arr. pour flûte et cordes.
Misere d’Allegri (1582-1652)
Da pacem Domine d’A.Pärt (n.1935)
The Unanswered Question de C.Ives (1874-1954)
Ensemble Caprice et Chœur. Shannon Mercer, soprano. Matthias Maute, direction.
Analekta. 2013. an29848. 56m09s.
Appréciation: Très Bien****
Adagio Albinoni/Giazotto arr.Maute
Da pacem Domine d’Arvo Pärt
Analekta propose un disque sur le thème d’Adagios dans un marché déjà saturé de produits semblables. Cela provoque chez le mélomane averti, des préjugés bien légitimes. La trop nombreuse présence au disque, de ce genre de compilation de qualité douteuse, suscite bien des appréhensions.
Néanmoins, la démarche artistique et spirituelle de Matthias Maute à de quoi surprendre. Le fait d’interpréter sur instruments d’époques des musiques à la fois incompatibles et anachroniques soulèvent chez l’auditeur bien des questions. Une gymnopédie de Satie ou un prélude de Chopin sur flûte baroque? Pourquoi pas. Sans convaincre pleinement, cette approche nous demande une certaine ouverture d’esprit.
Les puristes doivent ici lâcher prise! Les timbres parfois étonnants de ce mélange de genres vont sûrement séduire les plus sceptiques. À cela, il faut saluer les talents d’écriture de Maute dans la reprise à « l’ancienne » de l’adagio d’Albinoni/Giazotto. Ce fragment d’un manuscrit détruit, romantisé à outrance, revit ici comme une ode funèbre digne de Bach. C’est tout simplement beau.
Il faut apprécier en cet amalgame disparate un lien commun, une vision globale d’un programme qui se veut une réflexion sur la vie et la mort. La présence du fameux Miserere d’Allegri au côté de Barber, Bach, Pärt et Zelenka vient rehausser l’aspect mystique du projet. La voix cristalline de Shannon Mercer, fendant l’air dans le Miserere est l’un des moments forts de ce disque. Avec grâce et perfection, cette pièce magnifique du répertoire sacré fait encore une fois grande impression. Le climat envoûtant de cet album se retrouve aussi bien dans Pärt que dans cette intrigante Unanswered Question de Charles Ives qui nous laisse à la fin, en suspension dans le temps…
Ainsi, la musique finit par faire son chemin vers des « dimensions en deçà de notre banale réalité »… (M.Maute). C’est tout ce qui compte.
This entry was posted on 18 octobre 2013 at 1806 16 and is filed under Barber. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0 feed. You can leave a response, or trackback from your own site.
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