Weiss, Silvius Leopold (1686-1750) Le Manuscrit de Londres. Michel Cardin, luth baroque.
Disques S.N.E (en 12 disques séparés) 1994-2004. (www.michelcardin.com)
Appréciation: Sommet du Parnasse ******
Prélude de la Suite no.4 en sol majeur
Allemande de la Suite no.4 en sol majeur
Gigue de la Suite no.4 en sol majeur
Silvius Leopold Weiss; c’est l’apogée de la musique pour le luth. Avec lui s’est éteint le noble règne d’un instrument qui a accompagné le chant des hommes depuis des siècles. Weiss en exploitera toutes les possibilités par une musique riche en polyphonie et en invention mélodique incomparable.
Proche de J.S. Bach, tant par son art que dans l’amitié et l’admiration mutuelle, Weiss a lui aussi fait la synthèse des différents courants musicaux de son époque. Alliant l’élégance gracieuse des luthistes français, la beauté du chant italien, et les structures solides du contrepoint allemand, la musique de Weiss est l’aboutissement d’une vie consacrée à cet instrument.
L’immense projet qu’a réalisé Michel Cardin, en douze volumes consacrés au Manuscrit de Londres, demeure la référence de ce grand musicien baroque. Le livret de chaque volume est riche de détails, mettant en lumière la vie de l’artiste et son oeuvre. Les 28 suites et autres pièces isolées, sont pour la plupart accompagnées de commentaires toujours pertinents et teintés d’une certaine poésie. Car nous avons ici beaucoup plus qu’un académicien formel. Michel Cardin est un musicien complet. La science et la sensibilité sont unis au service de la musique.
La transparence du jeu, les nuances des timbres, l’improvisation de forts beaux ornements, libres et intuitifs, en font toujours une écoute agréable et riche de moments inoubliables. Tout cela s’écoute souvent les yeux fermés, dans un état d’esprit extatique. Le choix de tempos modérés confère à ces pièces l’impression d’un grand fleuve tranquille. La musique s’écoule ainsi pendant des heures, et cet instrument de la solitude prend la forme d’une grande âme. Magnifique.
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