Bruckner, Anton (1824-1896) Les Symphonies. Gewandhausorchester de Leipzig. Kurt Masur.

71nB7phKMsL__SL1500_Les Symphonies no.1-9 (Versions originales, sauf no.1 et 3)

Enregistrées entre 1974-1978.

Paul-Gerhardt Kirche/Leipzig et Lucaskirche /Dresde.

Gewandhausorchester de Leipzig.

Sony Music (RCA Red Seal) 2014. 8884306682. 9 cds.

Appréciation: Magnifique *****

Adagio de la 7e symphonie. Version originale de 1883

Kurt Masur (1927-2015) a toujours été perçu comme étant un chef d’exception, d’une grande rigueur. La plupart de ses productions laissent toujours un sentiment de pleine satisfaction. Ceci s’explique sûrement par le fait que le chef allemand a su éviter les excès et est en recherche constante d’équilibre. Chef sobre en gestuelle, ce qui étonne chez lui, c’est cette façon de rester à l’intérieur d’une conception très rigoureuse, mais inexplicablement non-cérébrale. Tout semble se passer près du cœur. Chez Masur, les cordes sont souvent somptueuses, insufflées par un je-ne-sais-quoi de vibrations chaleureuses.

Ces qualités se retrouvent dans cette intégrale Bruckner, qui n’était plus disponible depuis plusieurs années et dont on ne citait que rarement dans les critiques. C’est donc une première fois que l’on l’entend ici ce coffret « Masters » de RCA Red Seal, au prix plus qu’avantageux. Re-masterisé avec classe, ce Bruckner peut se définir en ces quelques mots: L’équilibre des forces! Tous les instruments sont bien représentés de gauche à droite. Les cuivres, bien étagés vers le haut, d’une puissance retenue, mais pleinement convaincants. Le Gewandhaus est dépeint dans toute sa profondeur, mais semble parfois baigné dans une certaine pâte onctueuse, ce qui prive l’audiophile de certains détails. Cette impression s’estompe heureusement dans les enregistrements de la 4e, 7e et 9e symphonies, captées en la Lukaskirche de Dresde. Là, le résultat sonore passe de très bien à… sensationnel. On a ici probablement les plus belles versions de ces œuvres au catalogue.

Reste la musique de Bruckner. Grandiose à souhait, dont Masur prend le temps d’y donner souffle dans plusieurs passages, et d’ajuster les tempos pour quelques relances au besoin. D’autres auraient aimé des attaques plus fulgurantes, des phrases plus découpées. Mais Masur donne à ce Bruckner des angles plus adoucis, plus réfléchis. D’un lyrisme au parfum d’éternité, ces symphonies deviennent d’immenses chants pour la Terre, où l’auditeur semble transporté au-dessus d’un monde encore inaltéré…

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