Bach, J.S. (1685-1750) L’Offrande Musicale bwv 1079. Il Gardellino.

41USz3VftjL._SS280Jan de Winne, flûte baroque. Sophie Gent et Tuomo Suni, violons baroques.

Vittorio Ghielmi et Rodney Prada, violes de gambe.

Lorenzo Ghielmi, clavecin, pianoforte Restelli selon Silbermann,1749. Orgue.

Enregistré à Crema, novembre 2012. Passacaille. 2014.10925. 64m.25s.

Appréciation: Superbe *****

Largo de la sonate en trio

Ricercar à six voix pour clavecin

Le 7 mai 1747, le vieux Bach se rendit à la cour de Postdam pour y assister à un concert privé du roi Frédéric. Apprenant que Bach faisait partie des invités, le roi s’empressa d’annuler le concert. Il invita le compositeur à essayer quelques instruments, dont probablement les pianofortes Silbermann. Un thème royal fut proposé. Le roi poussa l’audace de demander à Bach d’improviser une fugue à six voix, ce qu’il fit sur le champ, provocant l’admiration de tout l’auditoire.

Mais, est-ce bien ce thème que Frédéric proposa à Bach? Car ce ne sont pas tous les motifs qui s’apprêtent à une fugue à six voix. C’est ce que le très intéressant livret de ce disque pose comme question. Bach aurait choisi lui-même un thème qui convenait mieux à cet exercice. De retour à Leipzig, il a pris soin d’élaborer l’admirable Ricercar a 6 voci, une sonate en trio et autres pièces inspirées du Thema Regium.

Ce n’est pas un thème très joyeux, entendons-nous. L’air, d’un chromatisme lugubre et lancinant, revient à nos oreilles constamment en divers Canons mathématiquement structurés. Repris parfois au violon ou à la flûte, ces exercices didactiques conviennent mieux à la Société des sciences de la musique dont Bach fut accueilli comme membre la même année de publication que l’Offrande. En dehors des considérations abstraites et symboliques qui peuvent, à la rigueur, fascinés encore quelques musicologues, l’Offrande Musicale demeure une oeuvre un peu mystérieuse pour le mélomane d’aujourd’hui.

De cet amalgame de pièces disparates, quelques morceaux de choix. La sonate en trio, d’une écriture qui joint la science à une sensibilité toute neuve et galante, est une pièce émouvante et parfaite, dont on en retire à chaque fois un bénéfice nouveau. Le Ricercar à six voix, repris ici au clavecin dans une ampleur toute gracieuse par Ghielmi, est une conçue comme une spirale sans fin dans des polyphonies généreuses de tonalités et de couleurs. Du grand Bach qui nous entraîne dans de sublimes méditations d’un autre monde où la pureté de cette musique prend tout son sens…

L’interprétation d’ensemble est respectueuse, mais nous n’avons pas oublié celle du Musica Antiqua de Cologne et le très enflammé Reinhardt Goebel (Archiv 1984) qui reste une référence. La prise de son est transparente et on aime bien entendre ces petits bruits de la copie du Silbermann ou du grain boisé du traverso. En complément de programme, les variations canoniques sur Vom Himmel hoch, jouées de façon lumineuse à l’orgue, une des dernières oeuvres de Bach, toujours plus près du ciel…

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