Bruckner, Anton. Symphonie no. 4 « Romantique ». Pittsburgh Symphony. Manfred Honeck.
Version 1878/80. Édition Nowak.
Pittsburgh Symphony Orchestra.
Manfred Honeck. Enregistré live en déc.2013 au Heinz Hall, Pittsburgh.
Reference Recordings. 2015. fr-713sacd. 66m.07s.
Appréciation: Superbe*****
Scherzo et Trio
Voilà un chef qui sait lire entre les lignes. De son propre avis, la musique de Bruckner doit se libérer du carcan organistique dont plusieurs chefs se sont obstinés à respecter les carrures. S’inspirant des nombreux commentaires descriptifs du compositeur, le chef autrichien propose plutôt une version impressionnante de liberté et de fraîcheur.
Le travail remarquable qu’il a fait avec les musiciens de Pittsburgh (on imagine les nombreuses répétitions!) offre à cette bien-aimée symphonie un élan surprenant et de nouvelles images sonores que l’on découvre comme si c’était la première fois. Il y a bien cette force épique que l’on associe de façon naturelle à Bruckner. Mais aussi des milliers de détails que nos sens perçoivent, au coeur d’une forêt peuplée de héros et de légendes. En cela, il faut saluer la section des instruments à vent, qui soulignent joyeusement le piaillement d’oiseaux et autres créatures. Honeck leur a donné des indications très précises et l’effet est un pur ravissement.
La partition bouge constamment. Ça respire, ça chante et ça danse. On perçoit facilement l’aspect folklorique que Bruckner a voulu intégrer à sa symphonie. Loin des grandes mystifications de ses autres oeuvres, la quatrième demeure plus près de la nature comme jamais. Et Honeck, est l’un des seul qui réussit à en décrire autant la grandeur majestueuse que la vie grouillante qui s’y épanouie. Superbe.
Votre commentaire