Bach, J.S. (1685-1750) Les Variations Goldberg. Britten Sinfonia. Thomas Gould.
Transcription de Dmitry Sitkovetsky.
Britten Sinfonia. Thomas Gould, direction.
Harmonia mundi. 2015. HMU 807633. 72m.53s.
Enregistré à All Hallows Church, Londres, en avril 2014.
Appréciation: Très Bien ****
Variation 3 Canone all’Unisono
Variations 4 et 5
Variation 28
Aria (reprise finale)
Originalement conçue pour trio à cordes, la transcription du violoniste Sitkovetsky a été augmentée pour orchestre à cordes. Le résultat est réjouissant. Cet Aria et ses trente variations, bien connues au clavier, sont complètement transformées par le traitement sonore des instruments. Mais est-ce vraiment du Bach que nous entendons?
Les Goldberg n’avaient vraiment pas besoin d’être manipulées de la sorte. Elles se suffisent à elles-mêmes. Chef-d’oeuvre incomparable du clavecin, et puis plus tard, de tous les pianistes qui osent s’y aventurer, les variations sont un véritable tour de force pour deux mains. Qu’à cela ne tienne, de nos jours il semble que Bach peut se transcrire à tous les caprices…
L’anachronisme évident du trio à cordes, une forme instrumentale qui arrivera bien après Bach, est quelque peu déroutante. L’alternance entre solistes et le ripieno est tout de même bienvenu, rappelant le concerto grosso italien. L’expressivité de certaines lignes est séduisante. Les mélodies sont changeantes, nostalgiques ou humoristiques, montrant de nouveaux visages à une oeuvre que nous connaissions pourtant à fond. L’Ouverture à la française prend tout son sens, avec ses pointes bien marquées, digne d’un Lully. Le jeu est clair et lisible. Parfois, on se plait à isoler une voix à part, et la regarder s’animer toute seule.
Reste que la joie est la même. Cette oeuvre fascine toujours, on la réécoute, se l’approprie sans cesse. Anachronique, peut-être. Moderne, oui. Cette défragmentation d’une oeuvre pour clavier a quelque chose de bien contemporain. Prochaine étape? Le Clavier bien tempéré? Tout est possible.
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