Bach, J.S. (1685-1750) La Passion selon St-Jean. Choeur de la Radio Bavaroise. Peter Dijkstra.

51zpPG5Q9cLPassion selon St-Jean bwv 245 (version Leipzig 1724)

Choeur de la Radio Bavaroise. Concerto Koln.

Julien Prégardien, évangéliste. Tareq Nazmi, Jésus.

 

Christina Landshamer, soprano. Ulrike Malota, alto.

Tilman Lichdi, ténor. Kresimir Stranazac, basse.

Enregistré en public à Herkulessaal, Munich en mars 2015.

Peter Dijkstra, direction. BR-Klassik. 2016.900909. 108m.44s.

Appréciation: Sommet du Parnasse ******

Herr, unser Herrscher

Ach, mein Sinn

Choral: Wer hat dich so geschlagen

La St-Jean a toujours été considérée de moindre importance que la grande Passion selon Matthieu. Pourtant, au moment de la première exécution du Vendredi Saint 1724, cette oeuvre magnifique devait être perçue comme le chef-d’oeuvre de son temps. Un an après sa nomination comme cantor de Leipzig, Bach a bouleversé les convenances de l’époque. Ce que les fidèles ont entendu dépassait largement le simple office de la prière et du chant luthérien traditionnel. Selon John Eliot Gardiner, le choc fut si grand que Bach dû modifier par la suite son oeuvre pour l’alléger…

Pour en avoir écouté quelques versions remaniées, celle de 1724 est la plus percutante. Et cet enregistrement est l’un des plus étonnants que j’ai entendu. Le chef néerlandais Peter Dijkstra a choisi un plein choeur, s’écartant du minimalisme moins convaincant des petits ensembles. Celui de la Radio Bavaroise est renversant! Il est comme une masse compacte en fusion, véritable témoin d’un drame que nous connaissons tous, mais qui nous prend à la gorge. Dijkstra semble avoir misé sur le côté théâtral de la St-Jean. Dès l’introduction, le ton général est donné. Le tempo est pris à vive allure, les rythmes saccadés et bien marqués préfigurent les souffrances du Christ. Les chanteurs, tous excellents, racontent et vivent l’action avec conviction. Les récitatifs sont parfois très intenses, à la limite du chant-parlé. Peter Dijkstra, comme un metteur en scène, met en place les différents personnages et les poussent encore plus loin dans la recherche de l’expression de chaque mot prononcé, chaque inflexion émotionnelle qu’impose le texte.

Cette Passion selon St-Jean semble transmettre un message universel qui a toujours sa pertinence au 21e siècle. Cet homme-dieu, ambassadeur de la paix, fut rejeté par les siens et crucifié. En fait, ça ressemble beaucoup à tous ces martyrs qui ont tenté de changer le cours des choses par la non-violence… Et tout comme la musique adoucit les moeurs, l’oeuvre de Bach, débutée pourtant dans les tourments, s’achève par la rédemption et la paix. Dona bis pacem.

 

 

 

2 Réponses vers “Bach, J.S. (1685-1750) La Passion selon St-Jean. Choeur de la Radio Bavaroise. Peter Dijkstra.”

  1. Superbe. Merci pour tout. Je cours acheter le disque.

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