Bach, J.S. (1685-1750) Messe en si mineur. Rodolfus Choir. Southern Sinfonia. R.Allwood
Catherine Backhouse, soprano. Clint van der Linde, alto.
Ben Johnson, ténor. Colin Campbell et Hakan Vramsmo, basses.
Rodolfus Choir. Southern Sinfonia. Ralph Allwood, direction.
Enregistré à Charterhouse School, UK, en 2010.
Signum Records. 2010. SIGCD218. 106m.6s.
Appréciation: Superbe*****
Kyrie eleison
Domine Deus
Patrem Omnipotentem
Dona bis pacem
Grande fresque religieuse, la Messe en Si demeure une oeuvre majeure de tout le répertoire discographique. Pour Bach, le but ultime de cette messe était l’obtention d’un poste à la cour de Dresde en 1733. Bach a ainsi puisé dans ses cantates préférées, et a composé de nouvelles parties pour offrir au monarque ce qu’il avait de mieux. La proportion universelle de l’oeuvre se perdure encore aujourd’hui. C’est sûrement la plus enregistrée au disque. De grands noms de l’école baroque ont produit d’excellentes versions. Leonhardt, Herreweghe, Parrot, Gardiner, pour n’en nommer que quelques uns…
La version de Ralph Allwood utilise un choeur de quarante voix. Il s’écarte ainsi largement de l’approche minutieuse de solistes à une voix par partie, et rejoint les grandes exécutions traditionnelles. Ces chanteurs, tous issus du Eton College, sont des étudiants âgés de 16 à 25 ans. Ils sont scrupuleusement choisis pour faire partie du Rodolfus Choir. La Messe en Si requiert un niveau de difficulté très élevé, et ces jeunes voix sont vraiment à la hauteur. Les solistes s’en tirent très honorablement, malgré quelques irrégularités bien minimes. Le Southern Sinfonia utilise un mélange d’instruments baroque-moderne. Cette fusion des styles apporte un sain équilibre à l’ensemble.
Des tempos modérés, un sens de la respiration musicale offrent à cette version peu connue, la profondeur requise pour souligner la vie du croyant au travers de l’histoire du Christ. Il y a le recueillement, la pénitence et les souffrances humaines, mais aussi des moments de célébrations éclatantes. Bref, c’est le parcours de l’homme vers sa rédemption finale. Quelques parties sont un pur ravissement, Domine Deus, pour soprano et ténor en est un exemple magnifique. Par ailleurs, le traitement royal du son, vaste et grandiose, suscite l’admiration. Le Gloria, le Sanctus et Dona bis pacem sont très réussis, et se comparent largement aux meilleurs enregistrements de référence. À défaut d’être parfaitement exécutée, cette version vivante et belle est à découvrir absolument pour sa sincérité et sa ferveur.
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