Catoire, Georgy (1861-1926) Oeuvres pour violon et piano. Laurence Kayaleh, Stéphane Lemelin.
Sonates op.15 (1906) et op.20 (1906).
Elegy op.26 (1916)
Laurence Kayaleh, violon Guarneri (1742).
Stéphane Lemelin, piano.
Enregistré à la Salle Pollack, Université McGill, Montréal en juin 2015.
Naxos. 2016. 8.573345. 52m.31s.
Appréciation: Bien***
Allegro appassionato op.15 (extrait)
Elegy en ré mineur op.26
Ayant vécu dans l’entourage de Tchaïkovski et encouragé par celui-ci, Catoire a longtemps été éclipsé par les grands compositeurs russes de son époque. Pourtant, ces pièces pour violon et piano sont de haute qualité, tout en largesse d’écriture, passionnées et profondes. Elles annoncent à la fois Rachmaninov et Debussy.
Catoire, d’ascendance française, rejoint en effet, par plusieurs traits, l’œuvre de Debussy. Il faut souligner ici les « jeux d’eaux » du pianiste montréalais (faculté McGill tout comme Kayaleh), excellent dans ses phrasés coulants et éloquents. Son piano est sans reproche, en grandeur d’âme, qui nous interpelle par le romantisme exacerbé de cette musique.
Malheureusement, le violon n’est jamais vraiment convaincant. Il semble détaché du drame. Pourtant la partition souligne par elle-même la violence des sentiments qui s’y trouve. Pour une oreille sensible, on y décèle péniblement quelques fautes de justesse. La prise de son n’aide en rien l’artiste, l’exposant de très près dans ses moindres imperfections. Par contre, elle se reprend de belle façon grâce à la prestance sonore de son Guarneri pour les parties plus introspectives. (Élégie op.26). Il faut entendre le duo Breuninger-Zassimova (CPO 2009) pour comprendre et apprécier totalement la dramaturgie de Catoire, véritable romantique que l’on redécouvre aujourd’hui.
Comparatif: Laurent Albrecht Breuninger et Anna Zassimova. CPO. 2009.
Allegro appassionato:
Elegy:
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