Strauss, Richard (1864-1949) Une Symphonie Alpestre. Göteborgs Symfoniker. Nagano.

71tbsjytiwl-_sl1430_Eine Alpensinfonie op.64 (1915)

Enregistré à Gothenburg Concert Hall en nov.2014

Kent Nagano, direction. Farao. 2016. b108091. 51m.03s.

Appréciation: Superbe*****

 

Coucher de soleil, crépuscule et nuit.

Difficile de déloger au sommet l’un des plus grands chefs…Georg Solti et l’Orchestre de la Radio Bavaroise en 1979 (Decca). Solti avait déployer et insuffler à l’oeuvre de Strauss des forces colossales, renversantes. La vigueur et l’énergie qui s’entend dans la description de ce voyage à travers les Alpes de la Haute-Bavière en fait une référence absolue au disque.

Chez Nagano, les choses sont quelque peu différentes. Bien entendu, l’orchestre suédois a été largement augmenté pour l’occasion. Près de 120 musiciens sur scène. Il y manque cependant l’orgue et la machine à vent aux percussions. La vingtaine de cors français impressionnent, comme toute la section des cuivres (dont quelques-uns forment une fanfare en retrait). Nagano, dont la collaboration avec le Gothenburg remonte à 1993, a sous sa main une masse sonore de grande envergure.

La grande qualité du maestro est d’exploiter les demi-teintes du poème symphonique, et ce malgré l’immense puissance sonore de l’orchestre. En cela, il faut saluer les preneurs de son, qui ont réussi à restituer beaucoup de relief à l’ensemble. Nagano dose et équilibre toutes ces forces, en prenant bien soin des timbres. Il évite ainsi tout effet criard ou cinglant. Mais, la grande force de cette version est dans l’évocation poétique, qui à défaut d’être spectaculaire, nous amène vers une contemplation émotive de la nature. Chose plutôt nouvelle chez Nagano, on s’entend.

Est-ce dû à une certaine évolution de sa compréhension de la musique ou tout simplement une profonde affinité avec Strauss? La beauté du chant, dont il prend bien son temps de souligner avec affection, nous émeut au plus haut point. Le Crépuscule est si magnifique, que l’on souhaiterait que cela ne s’arrête jamais. Cette Alpensinfonie, devient alors selon Strauss lui-même, « une tragédie de l’artiste« . Une grande Odyssée qui symbolise nos vies et notre bref passage en ce monde.

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