Beethoven, L.V. (1770-1827) Les Symphonies. Philharmonique de Berlin. Sir Simon Rattle.

91mcdjti3bl-_sl1500_Symphonies no.1 à 9

Enregistré live en octobre 2015.

5 cds. Pure blu-ray disque audio. 2 disques vidéo blu-ray des concerts.

Téléchargements 24-bits/192 khz.

Berliner Philhamoniker Recordings. 2016. BPHR 160091.

Allegro ma non troppo de la 6e symphonie Pastorale 

Adagio molto cantabile de la 9e symphonie

Tempo di Menuetto-Trio de la 8e symphonie

Le temps des révolutions est terminée. Il y a eu celles de Furtwängler, Karajan, Hogwood, Brüggen, Harnoncourt qui ont tous marqué leur époque. Maintenant, Sir Simon Rattle propose le temps de la réconciliation de tous les genres. C’est la grande synthèse de tous les styles. Pour ce faire, utilisons les plus grands et les plus émérites musiciens du Berliner!

Et offrons au public et mélomanes les plus exigeants, un coffret où il y a tant à découvrir. Un objet inestimable qui n’arrive que très rarement sur le marché de nos jours. Donnons lui tout de suite les honneurs. L’enregistrement est de haute qualité, en toutes sortes de formats allant du disque compact, au blu-ray pur audio, en passant par les téléchargements haute définition 24-bits/192khz. Rajoutons tous les vidéos blu-ray des concerts live d’octobre 2015 à la Philharmonie de Berlin. L’expérience visuelle et auditive est complète.

Il reste maintenant à parler de l’interprétation. On pourrait dire qu’il n’y a rien ici de vraiment révolutionnaire. Mais tout a été dit et fait par le passé. Beethoven fut historiquement analysé, souvent de manière regrettable, sur des instruments de musée, dans des rythmes outranciers et agressifs. À l’extrême, Beethoven fut soufflé dans des conceptions monstrueuses d’un romantisme grandiloquent, par des orchestres immenses qui étaient loin de l’idéal du compositeur.

Avec Rattle, il y a eu un long travail de fusion et d’échanges avec le Philharmoniker, dont il a pris les rênes en 2002. Il le quittera définitivement en 2018 pour Londres. Ainsi, cette collaboration se termine avec splendeur. Et maintenant tous ces détracteurs qui souhaitaient son départ depuis le début, tous ces réfractaires au changement, ces critiques malsaines qui l’ont accusé de « détruire le son de Berlin » peuvent définitivement se taire. C’est le legs ultime d’un chef qui a su être ouvert, qui a su assimiler les genres et questionner sans cesse l’interprétation de l’oeuvre de Beethoven.

Le résultat est, quant à lui, fantastique. Premièrement, le Berliner n’a jamais résonné aussi riche, malgré la diminution de l’effectif général (on parle d’une soixante de musiciens sur scène). Les cordes, toujours magnifiques et inimitables de Berlin, sont à la fois douces, vibrantes et d’une plénitude qui en met plein les oreilles. Écoutez comme c’est beau… comme dirait le slogan d’une radio bien connue! Les violoncelles et contrebasses emplissent tout l’espace à eux seuls. Ajoutez à cela les cuivres, particulièrement les merveilleux cors, la section des flûtes, clarinettes et hautbois, tous magnifiques. C’est à ce moment qu’on se rend compte qu’on n’écoutera plus jamais les autres!

Finalement, l’exubérance de Rattle est au rendez-vous. Beethoven est toujours vivant! On ne met jamais en doute ces décisions, ses tempos intuitifs, et sa manière bien à lui de faire chanter tout l’orchestre. Car c’est bien ce qui se passe ici. Berlin se met à chanter sans réserve. Quels sont les grands moments du cycle? Question difficile…Je dirais sans hésiter, la Pastorale, qui est la préférée du chef. C’est la plus belle version qui soit. Elle nous atteint en plein coeur. Il y aurait aussi les mouvements finaux de la 7e et 8e, qui surprennent par leur modération, mais d’où leur côté brouillon habituel est enfin exclus. Ou bien ce trio du menuetto de la 8e, complètement joussif, d’où on en ressent pour la première fois tout le pittoresque. Et quoi d’autre? L’Adagio molto cantabile de la 9e, d’un idéal proche de la béatitude, véritable testament d’un compositeur qui nous touche toujours… Et il y a tant de choses à découvrir dans cet indispensable coffret. Un sommet.

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