Bach, J.S. (1685-1750) Passion selon St-Matthieu. Bach Collegium Japan. Masaaki Suzuki.
Benjamin Bruns, ténor, l’Évangéliste.
Christian Immler, basse, Jésus.
Carolyn Sampson, Aki Matsui, sopranos.
Damien Guillon, Clint van der Linde, altos.
Makoto Sakaruda, Zachary Wilder, ténors.
Toru, Kabu, basse.
Enregistré en avril 2019 à Saitama Arts Theater, Japon.
Bis Records. 2019. Bis-2500. 161m.59s.
Appréciation: Sommet du Parnasse******
Chorale O Mensh
Aria Erbame dich (Damien Guillon)
Aus Liebe (Carolyn Sampson)
Mein Jesu gute Nacht et Wir setzen uns mit Tränen
Vingt ans plus tard, Masaaki Suzuki revisite le grand chef-d’oeuvre sacré de Jean-Sébastien Bach. L’exécution d’ensemble a atteint une perfection formelle indiscutable. L’acoustique, moins évasive que dans la première production, est plus près des timbres et des reliefs du double choeur, comme des instruments. Je considère cet enregistrement supérieur et d’une réussite exemplaire. C’est une expérience sonore et spirituelle magnifique. On est au coeur de la mélancolie la plus tendre, du pathos et de l’action, du recueillement et la transcendance. C’est l’éternelle histoire de l’homme-dieu, mise en scène avec amour et déférence.
Les solistes sont de haute qualité. Benjamin Bruns en évangéliste est une révélation, très intense et convaincant. Christian Immler, en Jésus, a toute la profondeur vocale souhaitée pour le rôle. Carolyn Sampson et Aki Matsui éclairent la partition par leurs voix cristallines, irréprochables, d’une grâce humble et retenue. Damien Guillon, excellent contre-ténor, est émouvant, fébrile, théâtral. Pour lui, c’est la consécration. Son interprétation du fameux Erbame dich est un moment unique. Le chef japonais, dont la vie entière fut consacrée à Bach, conduit l’ensemble avec toutes les nuances possibles, toujours à la recherche de la perfection et de l’émotion. Dans toute l’histoire de la grande discographie de cette Passion, Masaaki Suzuki vient de signer son véritable testament. Admirable.
14 mars 2020 à 1402 18
Van der Linde est impressionnant, exceptionnel en fait. Mais je suis de ceux qui ont toujours préféré les altos féminins (comme Bernarda Fink ou Anne Sofie Van Otter), dont l’expression est plus naturelle.
Depuis l’ère du numérique, les haute-contres ont «écrasé» le marché des partitions pour altos. Chez Bach, ce sont les plus belles partitions.
16 mars 2020 à 1301 24
Helen Watts est aussi un bel exemple. Version Otto Preminger, 1962. Autre époque, autre style. Son Erbame dich est beau à faire pleurer les pierres!
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23 mars 2020 à 808 05
C’est plutôt Damien Guillon qui interprète l’air. L’erreur vient du livret qui spécifiait que l’alto II l’interpretait, alors que c’est toujours l’alto I. Je n’ai pas vu la différence malheureusement.
22 mars 2020 à 1806 07
Bonjour,
Je viens de prendre connaissance de votre article concernant cet enregistrement. Vous faites erreur dans la distribution des Airs d’Altos, « Erbarme dich » n’est pas chanté par Clint van der Linde comme indiqué dans votre critique, mais par Damien Guillon.
23 mars 2020 à 808 00
L’erreur vient du livret qui spécifiait que l’aria Erbame dich était chanté par l’alto II, ce que je trouvais inhabituel. Toutes mes excuses. Le texte a été corrigé.