Archive for the Platti Category

Platti, G.B. (1697-1763) Six Sonates pour flûte traversière op.3. Alexa Raine-Wright.

Posted in Platti on 16 mai 2019 by René François Auclair

a3035471463_10Alexa Raine-Wright, flûte traversière baroque

Camille Paquette-Roy, violoncelle baroque

Sylvain Bergeron, archiluth et guitare baroque

Rona Nadler, clavecin.

Enregistré à St-Augustin Mirabel en mai 2018.

Leaf Music. 2019. LM224. 78m.

Appréciation: Superbe*****

Sonata no.4 en la majeur

Giovanni Benedetto Platti est né dans la région de Venise vers 1697. On croit qu’il fut formé auprès des plus grands compositeurs italiens de son époque: Vivaldi, les frères Marcello, Gasparini ou Albinoni. Il quitta l’Italie pour rejoindre la cour de Wurzbürg en Allemagne en 1722. Il y demeura jusqu’à sa mort en 1763. C’est là que l’on retrouva la majeure partie de ses manuscrits. Sa musique est fort belle, bien construite, et se situe stylistiquement dans l’après Vivaldi par sa fraîcheur d’invention et un sens inné de la mélodie expressive du baroque finissant.

Ses Sei Sonate a Flauto Traversiere Solo con Violoncello overo Cembalo furent publiées vers 1743. L’engouement récent de la musique de Platti a permis de voir apparaître au disque quelques enregistrements de ces sonates, notamment sur Naxos, CPO et Tactus. Avant d’aborder cette nouvelle sortie sur Leaf Music, j’ai fait une écoute comparative des différentes versions. En général l’exercice fut d’un banal intérêt. Le disque Naxos (8.570282) est un exemple bien terne d’une exécution correcte, sans trop d’audace. Le disque fut rapidement remis sur l’étagère…Sans imagination, la musique de Platti n’en est qu’une parmi tant d’autres.

Alexa Raine-Wright est dans une autre catégorie de flûtistes. Elle fut l’élève de Claire Guimond, elle-même formée auprès du légendaire Barthold Kuijken. Avec elle, on retrouve le souffle de la liberté musicale à chaque mesure. Elle imagine et créé les plus belles envolées que suggère la partition. Inventive, elle sait lire entre les lignes et impose un jeu fébrile d’une précision étonnante. On apprécie particulièrement le piqué de ses attaques lors des passages rapides.

Elle insuffle la vie et les couleurs les plus charmantes à son instrument. La rondeur boisée du traverso est d’un velouté superbe, conférant la profondeur d’expression voulue à cette musique parfois teintée d’empfindsamkeit, ce style sensible si particulier de la fin du baroque.

La basse continue est variée par l’utilisation appropriée des différentes combinaisons instrumentales et rythmiques (excellent luthiste Sylvain Bergeron). Leur expertise permet à l’auditeur de rester captiver tout au long de ces 78 minutes de bonheur. Prise de son très vive et détaillée. Superbe.

 

 

 

 

 

Il Progetto Vivaldi 3. Sol Gabetta, violoncelle baroque. Capella Gabetta.

Posted in Platti, Vivaldi on 15 octobre 2013 by René François Auclair

71-NSBE-ySL__SL1500_A.Vivaldi (1678-1741) Concertos rv.404-411-422

Concerto rv 532 pour 2 mandolines transcrit pour violon et violoncelle.

G.B.Platti (1697-1763) Concertos wd 646 et 669

A.Zani (1696-1757) Concerto wd 789

F.Chelleri (1687-1757) Concerto wd 531

Andres Gabetta, violon et direction.

Sony Classical. 2013. 88697953502. 73m.16s.

Appréciation: Superbe*****

Allegro du concerto k.532 pour 2 mandolines (tr.Sol et Andras Gabetta)

Largo du concerto wd.669 de G.B.Platti

Allegro final du concerto wd.531

 

Ce troisième volume du Projet Vivaldi poursuit l’exploration d’une des plus importantes bibliothèques musicales de l’Europe. La collection Schönborn de Wiesentheid regroupe près de 500 manuscrits. Le comte R.F.Erwein (1677-1754) était un mélomane et violoncelliste qui se passionnait pour la musique des maîtres baroques italiens. Il ramena en son château d’Allemagne de nombreuses partitions. La violoncelliste franco-argentine Sol Gabetta s’est donné pour mission d’en découvrir les richesses.

Vivaldi a composé près d’une trentaine de concertos pour violoncelle. Reconnu en son temps comme un incroyable virtuose du violon, il a transposé sur le violoncelle les mêmes défis techniques qui ont fait sa renommée.

Pour Sol Gabetta, il est clair que Vivaldi lui va comme un gant. Sous des textures soyeuses et raffinées, il y a toujours cette formidable vélocité où tout semble si facile!

Le dynamisme réjouissant du vénitien s’y transmet dans la transcription du concerto de mandolines, fort connu, revu et corrigé par les Gabetta. Le duo frère et sœur s’est permis cette plaisante relecture où les pizzicatos ont été heureusement préservés dans l’andante. Le résultat est vraiment charmant.

Ce disque intéressant et varié a évité le piège de tout miser sur un seul compositeur. En alternant avec les peu connus, mais colorés Platti, Zani et Chelleri de cette Italie ancienne, ce bouquet de musique n’en est plus que parfumé. Pour une troisième fois…bravo!