Quartetto « Joseph Joachim » sur instruments d’époque.
Stéfano Montanari, Elisa Citterio, violons.
Francesco Lattuada, alto. Gaetano Nasillo, violoncelle.
Enregistré à Chiesa di S.Petro in Lucone, Italie en 2001.
Pan Classics. 2017. PC 10379. 59m.30s. Appréciation: Très Bien****
Non troppo andante espressivo du Quatuor no. 5 en Mib majeur
Tempo di menuetto du Quatuor no.5 en Mib majeur
Quatuor no. 6 en ré mineur
« Pas mauvais du tout »… C’est ce que Mozart déclara dans une lettre à sa soeur à propos du compositeur saxon Joseph Schuster en 1777. Mozart faisait rarement l’éloge de ses collègues musiciens à son époque. Cette petite allusion à Schuster a pourtant attiré l’attention des musicologues qui ont fouillé l’oeuvre de ce compositeur resté dans l’anonymat.
Dans le catalogue Köchel des oeuvres de Mozart, il y avait quatre quatuors apocryphes notés en appendice. On a découvert plus tard qu’ils provenaient d’une collection de six oeuvres écrites en 1780 par Schuster. Elles faisaient partie d’une commande d’un certain Marquis Don Joseph Ximenes qui vivait en Italie. Probablement, Mozart connaissait ces quatuors. Est-ce qu’ils furent l’élément déclencheur des grands quatuors dédiés à Haydn dont l’écriture se fit avec grande peine entre 1782-1785?
Une chose est certaine, on comprend pourquoi Mozart fut séduit par la musique de Schuster. Elle lui ressemble. L’écriture est vive et originale. Les harmonies sont riches et parfois dissonantes, en recherche de climats sombres et mélancoliques. Il y a un bon mélange de genre parfois étonnant, où Schuster fait autant usage de la complexité d’un contrepoint serré que par une invention lyrique digne des plus belles pages de Mozart.
L’interprétation du Quatuor Joseph Joachim, qui date déjà de 16 ans, est conçue d’un esthétisme très « lame de rasoir« , tranchant et clinique qui semble être abandonné de nos jours par les ensembles d’instruments anciens. Pourtant, la musicalité est présente, franche et imperturbable, avec une présentation des voix qui ne laisse aucun doute par leur clarté. Au final… »Pas mauvais du tout »!