Archive for the Telemann Category

Telemann (1681-1767) Concertos et Ouverture. Vincent Lauzer. Mathieu Lussier.

Posted in Telemann on 18 avril 2020 by René François Auclair

Concerto pour flûte à bec en do majeur, TWV 51:C1

Concerto pour flûte à bec et basson en fa majeur, TWV 52:F1

Ouverture en sol majeur TWV 55:G5 (premier enregistrement mondial)

Vincent Lauzer, flûte à bec.

Mathieu Lussier, basson et direction.

Arion Orchestre Baroque, Alexandre Weimann, direction.

Enregistré à St-Augustin de Mirabel en 2015 et 2019.

Atma. 2020. ACD2 2789. 56m.

Appréciation: Superbe*****

Allegretto du Concerto en do majeur

Tempo di Menuet du Concerto en do majeur 

Allegro du Double Concerto en fa majeur

Extrait de l’Ouverture (Suite) en sol majeur 

« Donne à chaque instrument ce qu’il aime, ainsi l’exécutant s’y livre avec goût et tu y prends plaisir… Ce qui a surtout entretenu mon ardeur au travail, c’est que j’eus le bonheur de connaître les musiciens les plus célèbres de diverses nations, dont l’habileté m’a chaque fois donné le goût d’apporter à la composition de mes morceaux force soin et réflexion, afin de gagner leur faveur et celle de leurs compatriotes. » Citations de Georges Philippe Telemann.

Voilà un disque tout à fait dans l’esprit de Telemann, le plus épicurien des compositeurs, le plus prolifique, et le plus habile à préparer les plats musicaux les plus variés qui soient. Telemann aimait les musiciens, et lui-même pratiquait un grand nombre d’instruments. C’est pourquoi il leur a donné les plus agréables musiques, et également, les plus difficiles à exécuter!

Vincent Lauzer est incroyable de virtuosité dans ces pièces de haute voltige. Lui seul peut atteindre cette rapidité digne d’un oiseau-mouche! Le Concerto en do majeur semble avoir été conçu pour lui. Le Tempo di Menuet est si jouissif, si éloquent, véritable tour de force de précision et de souffle, qu’il défie toutes lois de la physique!

Le Concerto pour basson et flûte est dans la même catégorie. C’est une musique un peu bouffonne, qui fait sourire, comme le stand-up d’un duo comique. Matthieu Lussier, bassoniste d’une expertise toujours appréciée, s’est synchronisé sans difficulté avec Vincent Lauzer. Le résultat est plus que réussi, et on en redemande encore.

L’Ouverture en sol majeur, bien exécutée comme toujours par Arion, est une oeuvre parmi tant d’autres de Telemann. On n’y découvre rien de vraiment nouveau. C’est bien beau, très baroque français, présenté comme une suite de petits amuse-gueules que l’on savoure un peu distraitement. C’est aussi ça les plaisirs de la vie. À consommer sans modération.

Telemann, G.P. (1681-1767) Der Messias. Ludger Rémy.

Posted in Telemann on 24 novembre 2018 by René François Auclair

714TDwdnB3L._SY355_Der Messias TWV 6:4 pour 4 solistes et orchestre.

Partie TWV 44:42 pour 2 flûtes à bec, 2 hautbois, 2 violons et continuo.

Sonata TWV 44:11 pour deux violons, deux altos et continuo.

 

Concerto TWV 43:Es 1 pour cordes et continuo.

Veronika Winter, soprano. Marion Eckstein, alto. Jan Kobow, ténor. Klaus Mertens, basse.

Telemannisches Collegium Michaelstein. Ludger Rémy, direction.

Enregistré à l’église St-Barthélemy, Blankenburg, Allemagne en 2001.

CPO. 2003. CPO 999 847-2. 57m.36s. Appréciation: Superbe*****

Gott kam selber vom Himmel pour basse et alto.

Schönster unter den Menschen pour soprano et alto.

Concerto pour cordes en Mib majeur

Le Messie de Telemann n’a rien à voir avec celui de Handel qui est devenu un phénomène culturel au fil des années. Celui de Telemann a été écrit en 1759 pour quatre solistes et orchestre. Il ne dure qu’une trentaine de minutes et est chanté en allemand. Il est basé sur une série de poèmes de F.G. Klopstock (1724-1803). C’est une oeuvre intimiste, construite autour de réflexions mystiques et poétiques sur la vie du Christ.

Telemann a créé une musique qui suit de près le texte de Klopstock, en défilant de manière libre le récitatif, l’arioso, les duos et les intermèdes instrumentaux. Parfois on dirait un opéra baroque français. Le livret ne contient que la traduction anglaise des textes, et leur compréhension est plutôt difficile à saisir. Mais la musique de Telemann est si belle et l’interprétation si communicative qu’on n’a pas vraiment besoin de tout comprendre. La musique nous raconte par elle-même l’essentiel.

Le grand duo pour soprano et alto de Myriam et Déborah vaut tout le disque. C’est une pièce magnifique, du grand art baroque. Telemann, à 78 ans, savait encore surprendre par son inventivité à l’épreuve du temps.

Le regretté Ludger Rémy, décédé l’an dernier à 68 ans, grand spécialiste de Telemann, a su regrouper un fameux quatuor de solistes. Les voix sont parfaites, la sonorité d’ensemble est superbe. Selon moi, c’est l’une de ses meilleures productions au disque parmi ses nombreuses contributions à l’art vocal baroque allemand.

En complément, un excellent choix de pièces instrumentales qui, par leur caractère pastoral viennent agrémenter de belle manière ce Messie encore peu connu, mais d’un éclat unique.

 

 

Telemann, G.P. (1686-1767) Ein feste Burg. Ensemble Johann Rossenmuller.

Posted in Telemann on 23 février 2017 by René François Auclair

71x-bx4i9kl-_sl1500_Wertes Zion sei getrost twv 1:1606

Jesu wirst du bald twv 1:988

Herr Gott, der du uns hast…twv 1:742

Ein feste Burg ist unser Gott twv 1: 419

Welch Getümmel twv 1: 1546

Kammerchor der Erlöserkirche Bad Homburg.

Johann Rosenmüller Ensemble. Susanne Rohn, direction.

Christophorus. 2017. CHR 77405. 73m.22s. Appréciation: Superbe*****

Wertes Zion , duetto pour soprano et basse

Jesu wirst du bald erscheinen, aria pour ténor

Herr Gott…pour le jour de la Réformation (no.742)

Le solennel et le grandiose. L’innocence et le recueillement. La relative simplicité de l’oeuvre de Telemann est relevée ici par des voix sincères et humbles. Ce choix esthétique, discret du point de vue vocal, invite plutôt à une écoute paisible qui évite toute théâtralité excessive. Car c’est bien de la musique d’église que nous écoutons, et Telemann y met toujours un grand soin pour permettre aux fidèles de s’y reconnaître.

Des cinq cantates proposées, choisies autour du jour de la Réformation, seulement une avait été enregistrée jusqu’à présent (Wertes Zion). C’est donc un disque de première mondiale. De ce lot, la cantate no. 742 (!) est particulièrement douce et d’une beauté incomparable. Encore une de ces oeuvres dont Telemann a le génie d’atteindre le seul but important pour lui: l’âme et la foi du fidèle. Ces poésies sacrées peuvent encore nous servir en 2017, que nous soyons croyants ou non. S’il ne reste que la musique de tout ça, c’est déjà un grand bien pour notre siècle incertain et chaotique.

Prise de son magnifique, réverbérée et vaste, qui vient heureusement pallier à quelques faiblesses du choeur, d’aspect quasi communautaire, mais tout de même fervent et chaleureux.

 

 

Trésors Baroques. Centre National des Arts du Canada. Pinchas Zuckerman.

Posted in Bach J.S., Telemann on 26 septembre 2016 by René François Auclair

81wlnn7uicl-_sl1425_Handel: Sinfonia « La Reine de Saba »

Bach: Concerto pour hautbois et violon bwv 1060.

Ouverture bwv 1068 en ré.

Telemann: Concerto pour alto en sol majeur.

 

Vivaldi: Concerto pour violon et violoncelle rv 547.

Tartini: Pastorale pour violon (arr.Respighi).

Pinchas Zuckerman, violon et alto. Amanda Forsyth, violoncelle. Charles Hamann, hautbois.

Enregistré à Southam Hall, Ottawa en novembre 2015.

Analekta. 2016. AN2 8783. 74m.29s. Appréciation: Bien ***

Largo-Allegro du concerto pour alto de Telemann

Aria de la suite en ré de Bach

Par son programme traditionnel de musique baroque, ce disque confortable et sans surprise est un pur produit de masse. On a entendu ce genre mille fois ailleurs dans tous les styles d’interprétation. Le consommateur peu averti qui ne désire meubler son salon que de cette façon y trouvera son compte.

En 2016, cette approche historiquement peu informée peut provoquer une indifférence complète chez le mélomane habitué aux sonorités des instruments historiques. On a ici plutôt l’impression d’entendre l’Orchestre Jean-François Paillard… Cela nous fait reculer profondément dans les 60’s. (L’Ouverture en ré de Bach peut faire sourire quelques baroqueux par l’anachronisme de ses lourdes notes pointées…ouf!).

Pourtant, cette manière onctueuse classique/nostalgique de livrer Bach et compagnie, est de bon aloi. Cela s’écoute sans peine, dans une belle paresse de matinée dominicale. Payer, emporter, relaxer.