Bach, CPE (1714-1788) Concertos pour flûte. Alexis Kossenko. Arte dei Suonatori.
Concertos wq.166 à 169.
Concerto wq.13 en ré majeur
Concerto wq.22 en ré mineur
Alexis Kossenko, flûte traversière J.J.Melzer à 2 clés d’après Quantz, ca 1745.
Enregistré en 2005 et 2008 au Séminaire Goscikowo-Paradys, Pologne.
Alpha. 2006-2009. Alpha 093 et 146.134m.
Appréciation: Superbe*****
Concerto wq.22 en ré mineur
Concerto wq.166 Andante
Concerto wq.168 Allegro
« Vous faites erreur en croyant que le roi aime la musique…il n’aime que sa flûte! » Ainsi s’exprimait CPE Bach à propos du roi flûtiste Frédéric le Grand. Cette déclaration teintée d’animosité n’est qu’une pointe des déceptions que Bach a endurées pendant près de 30 ans à la cour royale de Berlin.
De loin, Frédéric préférait son professeur de flûte et compositeur J.J.Quantz, d’un salaire sept fois supérieur à celui de Bach. On peut supposer que, frustré de sa situation, Bach ne s’est pas gêné pour transmettre ses états d’âme à contre-courant des goûts du souverain. Artiste indépendant et original, il a fait fi des démoniaques traits de virtuosité de ses concertos pour flûte. Ces oeuvres redoutables donnent au traverso des couleurs vives, loin des visions douces et pastorales associées à l’instrument. Néanmoins, il reste limité dans son registre expressif. Seulement son timbre particulier souligne à merveille la sombre mélancolie que Bach affectionne dans ses adagios. Le violoncelle conviendra mieux aux abrupts changements d’humeur du compositeur, qui lui donnera trois versions réussies des mêmes concertos.
Alexis Kossenko et son ensemble polonais souligne efficacement l’aspect tempétueux de cette musique où Bach s’est fortement démarqué de ses contemporains. On applaudit la virtuosité sans égale du soliste dans l’extraordinaire wq.22 en ré mineur, parfait exemple du Sturm und Drang, rageur et impétueux. Son dernier mouvement est d’une intensité diabolique!


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