Mozart (1756-1791) Quatuors avec Flûte. Barthold Kuijken, traverso.

Quatuors k.285, k.285a, k.285b (1777-78)
Quatuor k.298 (1786)
Barthold Kuijken, traverso R.Tutz d’après Grenser.
Sigiswald Kuijken, violon Gracino, 1700.
Lucy van Dael, alto Thompson, 1771.
Wieland Kuijken, violoncelle Amati, 1570.
Enregistré à l’Église de Beaufays, Belgique en 1982.
Accent. 1982. ACC 48225D. 51m36s.
Appréciation: Sommet du Parnasse******
Quatuor k.285 en ré majeur
Tema con variazioni k.285b
Ce magnifique disque paru en 1982 est la définition même de l’hédonisme, qui fait du plaisir le principe ou le but de la vie. Mozart en était probablement un fervent partisan! Malgré les difficultés qu’il a subies toute sa vie, inhérentes à sa vie de musicien indépendant, il a composé des musiques admirables qui ne laissent aucune place aux soucis quotidiens. Ses quatuors avec flûte en sont un exemple remarquable.
Les quatuors k.285 (et « trois concertos courts et faciles« ) sont une commande d’un certain Ferdinand Dejean, amateur flûtiste et mécène hollandais. Mozart se mit au travail et compléta le premier quatuor en ré majeur le jour de Noël 1777. Par la suite, il partit en vacances, négligea son travail en faisant la fête ici et là avec la belle soprano Aloysia Weber! (soeur de Constance). Finalement, Monsieur Dejean ne payera même pas la moitié de la somme promise. Le jeune Mozart s’en plaindra dans une lettre à son père, que, de toute façon il « se lasse vite d’écrire pour un seul instrument, surtout la flûte que je n’aime pas« . Il complètera une partie de la commande à contrecœur en disant « … j’ai pensé finalement que je ne devrais pas avoir honte de mettre mon nom sur ces pièces. » Mozart, malgré son indiscipline et ses contrariétés, a tout de même laissé ces petits chefs-d’oeuvre à la postérité. Riches en virtuosité et en émotion, Mozart a donné à la flûte des passages étonnants. Quel talent pour un type qui n’aimait pas la flûte!
Barthold Kuijken (1949) est l’un des plus connus dans le répertoire de la flûte du 18e siècle. Il possède un art vraiment spécifique à lui. Son souffle nuance les notes de manière exquise, produisant une sonorité suave et ronde, sans vibrato. Accompagnés par les instruments anciens, les échanges sont détaillés et précis. Les textures champêtres des cordes offrent de beaux contrastes avec la douceur du traverso. Et la musique de Mozart prend son envol, emportant avec elle tous les soucis de la vie. Un pur délice.
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