Archive for the Mozart Category

Mozart, W.A. (1756-1791) Concertos pour violon. Gil Shaham. SWR Symphonie Orchester. Nicholas McGegan.

Posted in Mozart with tags on 13 février 2022 by René François Auclair

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Les Concertos no.1-5 (1773-1775)

Adagio k.261. Rondo k.373.

Gil Shaham, Stradivarius Comtesse de Polignac de 1699.

Enregistré au SWR Funkstudio, Stuttgart en 2018-19.

SWR Music. 2022. SWR19113CD. 2cds. 125m.

Appréciation: Sommet du Parnasse******

Allegro aperto du concerto no.5 k.219

Adagio du concerto no.5 k.219

Rondeau. Tempo di menuetto du concerto no. 5 k.219

Ayant atteint la cinquantaine, le violoniste israélien Gil Shaham possède une feuille de route impressionnante étalée sur trois décennies de concerts et d’une imposante discographie. Avec un tel bagage musical, il est déjà un vétéran estimé. Cet album Mozart qu’il propose ne fait que confirmer une présence qui ne s’est jamais démentie au cours des années. Et l’on peut qualifier ce coffret de véritable consécration pour le musicien qui est dans la continuité des plus grands comme Isaac Stern ou Itzhak Perlman.

Cette intégrale Mozart arrive à point nommé pour chasser toute forme de morosité! La prestation de Shaman est énergique à souhait, mordante à pleines dents, vigoureuse démonstration d’un violoniste qui n’a plus rien à prouver à personne. Il communique une joie de vivre irrésistible à la musique de Mozart par la sonorité conquérante de son Stradivarius, qu’il fait chanter haut et fort. C’est du grand violon classique que l’on aime entendre vibrer sans limite. La prise de son, fort éloquente, ne fait que confirmer ce sentiment.

Avec Nicholas McGegan, grand spécialiste du 18e siècle, on a le meilleur des deux mondes. D’un côté, le classicisme assumé du violoniste. De l’autre, l’expérience du chef anglais, qui infuse à l’ensemble des accents baroques tout à fait palpitants. Un excellent coffret que l’on attrape au vol sans hésitation!

Mozart (1756-1791) Concertos no.22 et 24. Charles Richard-Hamelin. Les Violons du Roy.

Posted in Mozart with tags on 25 janvier 2020 by René François Auclair

Concerto pour piano no.22 k.482 en mib majeur (1785)

Concerto pour piano no.24 k.491 en do mineur (1786)

Charles Richard-Hamelin, piano.

Les Violons du Roy, Jonathan Cohen, direction.

Enregistré au Palais Montcalm, Québec, en juillet 2019.

Analekta. 2020. AN 2 9147. 64m.35s.

Appréciation: Sommet du Parnasse******

Allegro du Concerto no.22

Enfin, du sang neuf pour Mozart! Dès l’ouverture du concerto en mi bémol, on est saisit par le souffle nouveau des Violons du Roy. Les lignes mélodiques sont sinueuses, expressives, traitées à la baroque sans vibrato. Mozart est ici irrésistible et exaltant, porté par une rythmique noble, évitant les emportements frénétiques. Le lyrisme est à la fois tendre et dynamique. Mais ce qui étonne le plus est la section des vents, d’une souplesse de phrasé magnifique, comme si on les découvrait pour la première fois. Jonathan Cohen, expert en musique ancienne, a modelé son orchestre, et a eu exactement le son qu’il voulait. Le travail des plans sonores est admirable, dont il faut souligner ici la prise de son qui a tout capté dans un équilibre exemplaire.

Charles Richard-Hamelin, égal à lui-même, confiant, propose du Mozart bien solide, sans maniérisme. Son instrument est chantant, voluptueux. Il invite et conduit l’auditeur à s’élever avec lui. Le mystère Mozart est là, quelque part en hauteur. La sonorité est riche et pleine, somptueuse. Ses propres cadences qu’il a créé sont justes. Elles s’installent naturellement au sein de la partition originale. Elles ajoutent un élément de nouveauté à l’ensemble, d’une poésie quasi-beethovénienne. Et Chopin n’est pas bien loin lui non plus! Un seul bémol, la brièveté des cadences nous laissent un peu sur notre faim. On en voulait plus!

Prise de son généreuse, très large en acoustique. Présence du piano tangible, très sonore. Un grand Mozart, chaudement recommandé. On espère maintenant tous les autres concertos avec la même équipe!

 

Mozart, W.A. (1756-1791) Seong-Jin Cho. Yannick Nézet-Séguin.

Posted in Mozart on 1 décembre 2018 by René François Auclair

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Concerto no.20 k.466 en ré mineur.

Orchestre de chambre d’Europe.

Yannick Nézet-Séguin, direction

Enregistré en 2018, Hamburg et Baden-Baden.

DG. 2018. 4835522. 63m.46s.

Appréciation: Bien***

Allegro assai k.466

Allegro de la sonate k.332

Adagio de la sonate k.332

Mozart est interprété par le gagnant du Concours Chopin 2015. Le pianiste coréen de 24 ans joue deux sonates juvéniles et le dramatique concerto k.466. Pour le mélomane, c’est le genre de produit incomplet qui pullule le marché discographique. Une carte de visite, ou d’affaire, que la grande maison Deutsche aime à promouvoir. On a déjà tout de Mozart. Pourquoi un de plus? Tant qu’à l’aimer, nous on préfère les intégrales!

C’est bien joué évidemment. Rien de vraiment nouveau, on s’entend. Le son du piano est très pur, très soigné. C’est du bon Mozart, en beaux habits tous neufs. Les sonates sont en évidence bien analysées. Un peu trop réfléchies, à bien y penser. La technique est indiscutable. Et l’émotion? Il faut alors s’installer près d’une Alicia de Larrocha pour tenter de comprendre le mystère de l’émotion. Qu’est-ce que c’est? Peut-être de petits détails anodins qui parsèment le clavier. Quelques imperfections de jeu, ni trop calculé, ni réellement prévu. En fait, c’est tout ce qui rend la musique vivante. Vous savez, celle qui réchauffe le plexus solaire? Celle qui rend les yeux mélancoliques ou fait rêver? Bien souvent, ça reste indéfinissable tout simplement.

Avec Monsieur Cho, la perfection devient un problème. Tout est trop clair, trop évident. Le concerto k.466 est d’une belle exécution sans tache avec un instrument très en évidence. Par contre, l’orchestre semble étrangement ailleurs, en retrait, comme dans un autre studio…Il s’y produit un son un peu sec, malingre, sans réelle profondeur.

Nézet-Séguin est survolté comme à son habitude. On reconnait bien ses manières. Cherchant constamment à renouveler chaque trait, chaque mesure de ce chef-d’oeuvre, il semble pourtant laisser au passage quelques parcelles de Mozart. Le drame du k.466 est finalement plus démonstratif que tragique.

Bref, c’est un disque Mozart juste bien. Dans son cas, ce n’est pas suffisant. Et parfois un 2e prix d’un concours serait mieux. C.R.Hamelin dans Mozart? N’importe quand!

Comparatif: Adagio sonate k.332 Alicia de Larrocha 

 

Mozart, W.A. (1756-1791) Les Quatuors dédiés à Haydn. Quatuor Cambini-Paris.

Posted in Mozart with tags on 17 mai 2015 by René François Auclair

91z++PZPw3L._SL1500_Quatuor Cambini-Paris (sur instruments d’époque)

Enregistré en janv.2013 au Théâtre Impérial Compègne (k.428,458)

Enregistré en déc.2013 et janv.2014 à Galerie dorée Banque de France.

Naïve. 2014. AM2013. 3cds. 3h.32m.

Appréciation: Sommet du Parnasse ******

Allegro k.464 en la majeur

Menuetto k.464 en la majeur    

Écrits entre 1782-1785, les six quatuors dédiés à Haydn ont été pour Mozart un « long et dur labeur ». Ce sont des oeuvres de maturité, pleinement maîtrisées, en lien avec sa récente découverte de la science musicale de Bach. Haydn en fit une éloge particulièrement chaleureuse et admirative de son jeune confrère.

Six quatuors illuminés par Mozart. Six façons de dépeindre la lumière pour ensuite l’assombrir perceptiblement en clair-obscurs. Puis surgir des pénombres vers de nouvelles couleurs, irradiantes. Tel est l’art de Mozart. Oeuvre dense où les quatre voix ont leur indépendance, cette musique reste tout de même en marge par l’exigence qu’elle demande à l’écoute. Il faut prendre son temps pour bien l’assimiler. Et lorsque à l’intérieur de cet espace-temps, l’esprit se joint à ces teintes abstraites, alors le mystère Mozart prend tout son sens.

Et c’est justement là que ces quatre artistes nous amènent. Loin des tracas du monde et de la matérialité. Quatre artistes dont cordes et archets servent de plumes et de pinceaux pour en dessiner un monde superbe, celui de Mozart. Les musiciens proposent avant tout la transparence et la légèreté dans la complexité. Les résonances sont particulièrement belles, alliant profondeur et musicalité. La prise de son est d’un rare bonheur, ouverte et sans contrainte, qui nous atteint dans la beauté des timbres. On y voit clair en tout temps. Magnifique.