Archive for the Haydn Category

Haydn, Joseph (1732-1809) London Symphonies. Roger Norrington.

Posted in Haydn with tags on 2 juillet 2021 by René François Auclair

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Symphonies no.93-104.

Radio-Sinfonieorchester Stuttgart des SWR.

Roger Norrington, direction.

Enregistré live à Liederhalle, Stuttgart en sept. 2009

SWR Music. 2021. SWR19527. 4 cds. 4h 56m.

Appréciation: Sommet du Parnasse******

Adagio-Allegro Symphonie no.93

Andante Symphonie no.94 « Surprise »

Menuet-Allegretto Symphonie no.99

Finale spirituoso Symphonie no.104

Les 12 dernières symphonies de Haydn ont été composées entre 1791 et 1795 lors de ses deux voyages à Londres. À ce moment, Haydn était considéré comme le plus grand compositeur du monde. Il dirigea lui-même ces oeuvres devant un public conquis d’avance. Les concerts furent un triomphe. Ces dernières symphonies démontrent une étonnante créativité pour un compositeur qui venait d’en composer 92 au cours de sa carrière! En fait, elles demeurent encore parmi ses greatest hits de tout son imposant catalogue.

Enregistré entre le 7 et 12 septembre 2009 lors d’un festival à Stuttgart, ce nouveau coffret réuni ces prestations devant public. Le chef britannique Roger Norrington, connu pour ses ré-interprétations à l’ancienne, a complètement décapé le son des instruments modernes de l’orchestre Stuttgart. Le chef suit de près les formules historiquement bien informées. Ainsi, le vibrato des cordes est exclu, les phrasés sont incisifs, les contrastes véhéments. L’orchestre est léger, réduit aux proportions des exécutions fin 18e siècle. La musique de Haydn reprend vie, rehaussée d’un piquant vif et intense.

Dès la première écoute, c’est l’énergie irrésistible et la fugacité des rythmes qui nous surprennent au plus haut point. D’une direction maniaque de précision et de virtuosité, (extraordinaire finale de la 104e!) Norrington a su transmettre cette vigueur à l’ensemble, lui conférant autant de cocasseries, d’humour contagieux que de grandeur d’âme. On redécouvre ici toutes les humeurs de Haydn, son sens de la mélodie candide et de la surprise. Ce splendide coffret est un hommage bien vivant à sa musique. Que du bonheur. Applaudissements nourris de bravos!

Haydn, Joseph (1732-1809) Les Concertos pour violoncelle. Robert deMaine.

Posted in Haydn with tags on 18 juin 2019 by René François Auclair

Concerto no.1 en do majeur

Concerto no.2 en ré majeur

Robert deMaine, violoncelle J.B. Vuillaume, Paris 1841

Moravian Philharmonic Orchestra, Joel Eric Suben, direction.

Enregistré en 2009 à Reduta Concert Hall, Olamour, République Tchèque.

Leaf Music. 2018. LM222. 51m.10s.

Appréciation: Sommet du Parnasse******

Allegro moderato du Concerto no.2

Finale: Allegro molto du Concerto no.1

Ce sont probablement les plus beaux concertos pour violoncelle de la fin 18e siècle. Haydn a su doser les éléments musicaux d’une écriture savante au service de l’émotion pure. Il offre au musicien des pages d’une exceptionnelle qualité, d’un lyrisme tendre aux plus difficiles passages à exécuter sur un violoncelle. Toutes les possibilités artistiques de l’instrument sont exploitées de la plus belle façon. La discographie de ces oeuvres est riche et variée. En marge des grands labels de la musique classique, l’apparition récente au catalogue de Leaf Music est une belle surprise.

Robert deMaine produit un son magnifique sur son instrument Jean Baptiste Vuillaume. Une sonorité conquérante, enivrante, qui réjouit et fait vibrer tout le plexus solaire! La musique est irradiante, le son est chaud et enveloppant. Les morceaux de bravoure se succèdent et parsèment la partition. Mais Robert deMaine est au-dessus de tout cela. Léger comme l’air, ou d’une redoutable intensité, son jeu mérite les plus grands éloges.

On s’étonne qu’il ne soit pas encore très connu. L’artiste américain, né en 1969, fut premier violoncelliste au Los Angeles Philharmonic. Il fut l’élève de Janos Starker, Bernard Greenhouse et de Lynn Harrell pour n’en mentionner quelques-uns. Son style représente fidèlement la tradition des plus grands. Le disque enregistré en 2009, alors qu’il avait 40 ans, peut se voir comme une consécration pour le musicien.

Du côté de l’orchestre, on a un accompagnement proche de l’idéal. Le Moravian Philharmonic et son chef Joel Eric Suben (qui a étudié avec le grand Sergiu Celibidache) s’exécutent avec brio. La respiration d’ensemble est ample et profonde. Jamais agressif, l’orchestre prend le temps d’articuler et laisse beaucoup d’espace au soliste. D’ailleurs, les cadences solos écrites par le violoncelliste sont particulièrement réussies. Elles respectent le matériau d’origine de Haydn, tout en y apportant de nouvelles couleurs. Chaudement recommandé.

Haydn, Joseph (1732-1809) Les Symphonies vol.2. Il Giardino Armonico.

Posted in Haydn with tags on 18 juin 2016 by René François Auclair

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Symphonies no.46 et 47.

Symphonie en fa de W.F.Bach.

Il Giardino Armonico. Giovanni Antonini, direction.

Alpha Outhere. 2015. Alpha 671. 75m.18s.

Appréciation: Sommet du Parnasse******

Allegro de la Symphonie no.47 en sol majeur

Adagio de la Symphonie no.22 Philosophe en mib majeur

Menuet al roverso de la Symphonie no.47

Le groupe italien avait fait fureur avec les Saisons de Vivaldi en 1993 sur Teldec. Sur la pochette du disque, un violon détruit par une balle de fusil! Ils ont gardé, depuis ce temps, la réputation de ceux qui dérangent dans la musique ancienne. Les revoici avec Haydn dans un projet de longue haleine qui aboutira en 2032, exactement trois siècles après sa naissance. Nous sommes au 21e siècle!

On peut parler d’une conception franchement moderne, sans temps mort, à l’image de la rapidité à laquelle nous vivons. Haydn peut s’installer instantanément sur nos cellulaires, tablettes et ordinateurs de toutes sortes. Il faut passer d’une page à l’autre à la vitesse de l’éclair. Est-ce ce qui semble motiver Antonini? Il faut présenter Haydn à une nouvelle génération, les garder captifs et stimulés jusqu’en 2032!

En tout cas, le résultat est à la hauteur et dépasse largement tout ce que nous avons entendu jusqu’à présent. L’effet d’une gifle en plein visage! (menuet de la 47e!) Des oh! et des ah! à profusion. Une sublime entrée du Philosophe, extatique et suspendue dans le temps, duquel le chef italien donne aux cors une personnalité hautaine et glorieuse. Quoi d’autre? L’exploitation habile des merveilleux timbres des instruments d’époque. Et surtout, des musiciens qui vont au bout de leur talent, impliqués à fond dans cette entreprise qui nous amènera très loin vers le futur. À suivre.

 

Haydn, Schubert, Brahms. Stéphane Tétreault, violoncelle. Marie-Ève Scarfone, piano.

Posted in Brahms, Haydn, Saint-Saëns on 4 septembre 2015 by René François Auclair

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Sonate « Arpeggione » de F.Schubert

Sonate op.38 de J.Brahms

Stéphane Tétreault, violoncelle Stradivarius 1707.

Enregistré à l’Église St-Augustin de Mirabel, Québec en oct.2014.

Analekta. 2015. AN2-9994. 66m.31s.

Appréciation: Superbe*****

Allegretto de la sonate Arpeggione de Schubert

Allegretto quasi menuetto de Brahms

Un fort beau récital tout en contrastes. À l’entrée il y a Haydn, le bien-heureux qui nous accueille. La conclusion est réservée à Brahms qui, malgré ses sombres états d’âme, offre à l’auditoire l’apothéose d’une sonate intense et difficile. Au coeur de ce programme se trouve le bien-aimé Schubert. Et c’est là que le jeune violoncelliste s’y livre avec tout l’amour et l’ineffable sens de la musique dont il maîtrise déjà à 22 ans… Autant il affectionne avec évidence la sonorité voluptueuse de son instrument, autant il se donne sans concession dans la plus admirable sonate qui a été composée pour l’arpeggione, ou communément appelé « guitare d’amour« …

L’oeuvre, dont le manuscrit original semble indiqué qu’il a été écrit avec empressement, est une sonate de forme libre, une quasi-fantaisie, irrégulière en rythmes, mais constamment mélodieuse, un art dont seul Schubert, malgré une vie rongée par la maladie et le désespoir, nous fait encore énormément de bien. Stéphane Tétreault et Marie-Ève Scarfone se suivent et se complètent très bien sur ces vagues incessantes, imprévisibles mouvements d’une musique qui s’abandonne totalement dans un chant libéré de toute contrainte.

Et c’est lorsque notre regard ne se pose plus sur l’artiste mais sur la musique elle-même, qu’on se rend compte de l’immense talent du violoncelliste. Cette façon de chanter chaque note, de sublimer le temps d’une mesure, de ralentir une cadence pour en faire surgir une émotion…on appelle cela de l’Art tout simplement. Probablement la plus belle version de l’Arpeggione que nous avons entendu jusqu’à ce jour et pour bien longtemps…

La prise de son, qui rend justice aux médiums et basses fréquences des instruments, a beau nous offrir une certaine douceur dans l’ensemble, mais manque un peu de transparence dans les hautes. Cela gâche quelque peu notre plaisir. On aurait aimé un meilleur traitement pour ces excellents artistes. On ne comprend pas encore pourquoi Analekta semble vouloir s’attacher à ce genre d’acoustique un peu brumeuse. Dommage…on était si près du ciel.