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Berlin Sonatas. Elinor Frey, violoncelle à 5 cordes. Lorenzo Ghielmi, pianoforte.

Posted in Abel C.F, Bach J.C.F. on 24 avril 2015 by René François Auclair

51NwLxz0DBLOeuvres de C.F.Abel, J.C.F.Bach, C.P.E. Bach.

F.Benda, J.P.Kirnberger, C.H.Graun.

Violoncelle à 5 cordes F.Beaulieu, 2012, d’après B.Norman 1718.

Pianoforte Restelli d’après Silbermann 1749.

Enregistré à l’église S.Eusebio e Vittore, Peglio, Italie en sept.2014.

Passacaille. 2015. 1006. 74m.04s. Appréciation: ****

Allegro moderato de la sonate en sol majeur de C.F.Abel (1723-1787)

Allegro de la sonate en la majeur de J.C.F.Bach (1732-1795)

Instrument hybride du 18e siècle, le violoncelle à 5 cordes a eu une présence plutôt discrète. Il est tout simplement accordé de la même façon que son jumeau, mais possède une corde en mi plus élevée. Il permet ainsi d’atteindre facilement les notes aiguës dans une position plus naturelle de la main gauche. Sa sonorité fait parfois penser à l’alto, mais son registre étendu en fait un instrument beaucoup plus complet.

Elinor Frey, docteure en musique à McGill, Montréal, a approfondi ses recherches sur cet instrument méconnu. Certains répertoires lui conviennent parfaitement, comme ces sonates de « Berlin« . Plusieurs ont été d’abord écrites pour la viole de gambe ou sans être au préalable spécifiées comme tel. On pense notamment à C.F.Abel qui a gardé la viole de gambe dans ses favoris, malgré qu’elle fut depuis longtemps tombée en désuétude. On comprend qu’à cette époque les goûts ont profondément changé. Le violoncelle possède, à l’instar des fragiles sonorités de la viole, une présence beaucoup plus forte. En étudiant les partitions de cette période pré-classique, Elinor Frey a discerné qu’on pouvait les adapter facilement aux 5 cordes.

Le résultat est superbe. Les sonates proposées mettent en valeur l’instrument dans d’innombrables décorations très rococo. La musicienne possède le souffle requis pour en propulser les grands intervalles en mouvements gracieux d’une belle amplitude. Son jeu inspiré et vivant ainsi que le choix judicieux des pièces en font un disque d’un très agréable divertissement. Il faut souligner le choix éclairé du pianoforte Silbermann, dont les sonorités plutôt étouffées ne viennent jamais distraire notre attention de la violoncelliste. Un album original qui fait connaître, autant un instrument singulier, qu’une époque musicale en pleine effervescence.