Archive for the Rameau Category

Inspirations. D’Anglebert, Forqueray, Rameau. Mélisande Mcnabney, clavecin.

Posted in D'Anglebert, Forqueray, Rameau on 12 février 2019 by René François Auclair

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Oeuvres de Jean-Henry d’Anglebert (1629-1691).

Antoine Forqueray (1671-1745).

Jean-Philippe Rameau (1683-1764).

Clavecin Keith Hill 1981 d’après Blanchet. (coll. Mireille Lagacé)

Enregistré à l’Église St-Alphonse de Rodriguez, Lanaudière, Québec en 2018.

Atma Classique. 2019. ACD22780. 66m.12s.

Appréciation: Très Bien****

D’Anglebert; Tombeau de Monsieur de Chambonnières

Forqueray; Jupiter

Rameau; Sarabande en la majeur

Mélisande Mcnabney possède un jeu richement ornementé, d’une improvisation intuitive, tout à fait approprié pour ce genre de répertoire. La claveciniste prend le temps de respirer cette musique, d’en suspendre délicatement le temps. Son D’Anglebert est très beau, méditatif, d’un geste gracieux et dansant. Mme Mcnabney semble avoir une affinité particulière pour cette période milieu 17e siècle. On souhaite déjà l’entendre se consacrer à un autre grand: le magnifique Jacques Champion de Chambionnères (1601-1672), dont D’Anglebert fut l’élève.

Avec Forqueray, musicien bouillonnant aux idées neuves, elle s’investit totalement en pulsions abruptes, acérées, telluriques. Son plaisir de jouer est contagieux. Jupiter est mordant et parfois terrifiant! Tandis que Rameau est rondement mené, autant cérébral que bien senti. Elle lui rend d’ailleurs hommage par quelques transcriptions réussies d’extraits de Platée et des Indes Galantes.

Dommage que, pour ce premier disque, la prise de son soit si proche. On est vraiment au coeur des résonances de l’instrument, d’une splendeur royale soit dit en passant. Mais on est également en plein milieu de ses moindres défauts et de ses tempéraments inégaux. Ni tout à fait juste, ou parfois franchement faux, l’instrument a probablement été très difficile à ajuster. Et l’oreille, elle, n’y arrive pas toujours…

Sans compromis, d’une acoustique audacieuse aux couleurs vives et contrastées, ce premier disque solo de la petite fille de Mireille Lagacé nous présente une musicienne sûre de son talent, libre et volontaire. Elle est déjà en pleine possession de ses moyens et de sa propre personnalité aux multiples facettes. On attend la suite, ou les Suites!

Rameau, J.P.(1683-1764) Pièces de Clavecin. Blandine Rannou.

Posted in Rameau with tags on 18 février 2017 by René François Auclair

81vcjgwbeql-_sl1500_Pièces de clavecin, 1724.

Nouvelles suites de pièces, 1728.

Enregistré au Lycée Carnot, Dijon en août 2000.

Blandine Rannou, clavecins Ducornet d’après Ruckers et Hemsch.

Alpha Classics. 2015. Alpha 309. 2 cds. 137m.34s.

Appréciation: Sommet du Parnasse******

Allemande

Fanfarinette

La Triomphante

Le disque est une reprise de l’étiquette Zig Zag, enregistré en 2000. La claveciniste française y a déposé ici une interprétation de grande classe, qui perdure dans le temps. Du grand Rameau, en mouvement et en ondulation particulièrement large de tempo et en affect. La musique de Rameau prend parfois des allures prémonitoires du style sensible de C.P.Bach. Un album magnifique et unique.

Vertigo. Jean Rondeau, clavecin baroque français. Rameau et Royer.

Posted in Rameau, Royer with tags on 4 juin 2016 by René François Auclair

vertigo_jean-rondeau-362x326Jean-Philippe Rameau (1683-1764)

Pancrace Royer (1705-1755)

Enregistré au Château d’Assas en juillet 2015.

Clavecin historique 18e siècle du Château d’Assas.

Erato. 2016. 0825646 974580. 72m.23s.

Appréciation: Sommet du Parnasse ******

Allemande de Royer.

Tambourin, menuets, Les Sauvages de Rameau.

La Zaïde (rondeau) de Royer.

Le geste est élégant, les rythmes mouvants et voluptueux, et la noble grandeur de certaines pièces est saisissante (Allemande de Royer). Nous voici dans le monde de Jean Rondeau dont ce deuxième album confirme et atteste que nous avons ici un artiste d’exception. Rendre le clavecin à la mode est le pari fou que ce musicien au talent rare a réussi sur toute la ligne.

Enregistré au Château d’Assas, où planent encore quelques poussières du regretté Scott Ross (1951-1989), le disque propose Rameau et Royer, deux caractères fort différents, la science de l’un opposée au fantasque de l’autre. Dans cet amalgame de couleurs et d’humeurs, Jean Rondeau s’assoie au même clavecin historique que son illustre prédécesseur.

Les cordes pincées sont captées dans toute leur délicate splendeur. Et ces basses, nous plongent à quelques profondeurs abyssales étonnantes. Parfois renversant, parfois d’une douceur suspendue dans le temps, ce disque est complet en lui-même. Clavecin un jour, clavecin toujours…