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Orbis. Valérie Milot, harpe. Oeuvres de Mozetich, Reich, Cage, Gentle Giant et Zappa.

Posted in Mozetich, Reich on 12 mars 2016 by René François Auclair

71U5mVf3ryL._SL1425_Marjan Mozetich: Eldorado

Steve Reich: Electric Counterpoint

John Cage: In a Landscape

Antoine Bareil: Castille 1382

Gentle Giant: As Old as You’re young.

Frank Zappa: G-Spot Tornado. Enregistré à l’Université McGill en 2015.

Les Violons du Roy. Matthieu Lussier, direction.

Analekta. 2016. AN2 9880. 53m.07s. Appréciation: Superbe *****

Eldorado

Electric Conterpoint 

Avec Orbis, Valérie Milot s’évade de sa zone de confort. Son dernier disque se prélassait dans un 18e siècle très moelleux, dont la banalité du répertoire ne servait qu’à embellir un dimanche matin ennuyeux…Mais ce qu’elle propose maintenant est tout à fait surprenant. Alors certaines oreilles bien usées par la monotonie seront vite comblées.

L’inévitable romantisme associé à la harpe n’a pas sa place ici. Il faut saluer l’intelligence des choix de pièces, axées sur la musique cyclique moderne, ou bien nommée minimalisme. Il n’y a rien pour la rosée bien fine et les angelots, surtout quand on invite au jardin Zappa et Gentle Giant! Pourtant, ces musiciens savaient écrire des partitions très élaborées à l’époque du rock progressif. Et cela fonctionne à merveille. Eldorado du canadien Mozetich est tout à fait captivante. Connue par l’interprétation d’Erica Goodman qui l’avait créée (SRC.1991), la pièce s’envole très vite vers les hauteurs, pour ne plus redescendre. Steve Reich est hypnotique par le traitement répétitif des pulsations. Valérie Milot a eu le brio d’utiliser à bon escient le multi-piste pour en donner des couleurs fascinantes. John Cage et Landscape nous transporte très loin dans le passé, où l’on semble retrouver l’instrument à l’époque de l’antiquité. Il faut se laisser absorber par chacune des notes et en savourer chaque temps, mesuré et régulier comme un sablier qui s’écoule lentement…

Traçons une ligne. De la Genèse du monde jusqu’à aujourd’hui. Relions les deux bouts. Vous obtenez un cercle parfait. Sur chacun de ces segments temporels, faites-y tourner de petites sphères de notes des plus diverses en les répétant à l’infini. Au milieu de cette création de couleurs en kaléidoscope, insérerez une harpiste de talent, entourée à son tour de multi-instrumentistes aux sonorités variées. Vous obtenez un disque très original. Laissez tourner tout cela en boucle. Sans début ni fin, le voyage se perpétue.