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Pardessus de Viole. Oeuvres françaises 18e siècle. Mélisande Corriveau. Eric Milnes.

Posted in Barrière, Dollé, Heverlois on 22 mars 2016 by René François Auclair

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Pardessus de viole de Nicolas Bertrand, 1710. Clavecin Yves Beaupré, 1985.

Enregistré à l’Église St-Augustin de Mirabel, avril 2015. Atma. 2016. ACD2 2729. 59m.47s.

Appréciation: Superbe*****

Adagio de la sonate en sol majeur de Jean Barrière (1670-1747)

Menuets de la suite en ré mineur de Louis de Caix d’Hervelois (1680-1759)

Allegro non troppo de la sonate en la mineur de Charles Dollé (1710-1755) 

L’instrument, mignon comme tout, est le petit de la viole de gambe. Sur d’anciennes toiles où il est représenté, il semble reposer comme un enfant sur les genoux des nobles dames. En France, elles adoptèrent le pardessus, non seulement pour la délicatesse du son, mais aussi pour la position avantageuse qu’il offrait à la décence aristocratique…

Au début 18e siècle, le violon italien s’installait de plus en plus en France. Mais pour la noblesse, il était encore considéré vulgaire et moins raffiné que la viole. Pourtant la musique italienne s’immisçait inévitablement dans les concerts, et l’on se mit à jouer du Corelli entre autres. Le pardessus de viole fut apprécié car l’on pouvait jouer ces pièces dans la même tessiture aiguë. Mais les goûts ont changés rapidement par la suite, et ce fragile instrument fut relégué aux oubliettes.

Mélisande Corriveau s’est investi à lui redonner une belle place dans nos salons. Les pièces proposées sont de caractère intimiste, italianisantes et mélodiques pour la plupart d’entre elles, représentant bien la nouvelle ère des goûts réunis. Bien sûr, le raffinement du baroque français est encore bien présent par la multitude d’ornements qui s’ajoute au délicieux mélange de saveurs.

L’artiste joue avec une infime délicatesse le pardessus comme s’il avait toujours fait partie de son univers. Délaissant momentanément la basse de viole et sa gravité, elle accueille la petite viole par de fines décorations lumineuses en son sein. Elle sait le faire fléchir à son gré par de tendres et affectueux discours. La virtuosité naturelle de son jeu est d’un contentement continuel. Grâce à elle, ce petit instrument au charme discret a su gagner nos coeurs.