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Loewe, Carl (1796-1869) Le Sacrifice de la Nouvelle Alliance. L’Arpa Festante. Thomas Gropper.

Posted in Loewe with tags on 31 mars 2019 by René François Auclair

4260330917065Das Sühnopfer des Neuen Bundes (1847).

Monika Mauch, soprano. Ulrike Malotta, mezzo soprano.

Georg Poplutz, ténor. Andreas Burkhart, baryton.

Arcis-Vocalisten München. Barockorchester L’arpa Festante.

Thomas Gropper, direction. Enregistré à Himmelfahrtskirche, Munich en 2018

Oehms Classics. 2019. OC 1706. 103 minutes.

Appréciation: Sommet du Parnasse******

Où puis-je le trouver, celui que le pouvoir de Dieu a rendu la lumière de mes yeux? Où puis-je trouver celui qui m’a donné le fils, puisque sa tombe était déjà ouverte? Où puis-je trouver celui qui m’a rendu la santé? Où puis-je trouver celui qui m’a libéré de l’esprit malin et m’a apporté la paix? Celui que tu cherches, il est ici!

Introduction et Quartett Wo find’ ich ihn, der meiner Augen Licht

Aria pour mezzo-soprano Heilge nacht

Choeur des Filles de Sion Fliesset ihr unaufhaltsamen Tränen

Carl Loewe est un contemporain de Schubert. Il est surtout connu pour ses nombreux lieder. Il fut un ténor respectable, organiste, et chef d’orchestre. En 1820, il postula comme cantor dans la ville de Stettin (aujourd’hui en Pologne) où il demeura pendant 46 ans. Comme Bach, il fut un cantor très occupé, car en plus d’être enseignant, il devait organiser et exécuter la musique sacrée pour les églises municipales. Il composa 6 opéras et 17 oratorios presque tous tombés dans l’oubli. Son amour de la musique sacrée l’amena à exécuter les grandes Passions de Bach, des oeuvres de Handel et Graun, entre autres.

Das Sühnopfer est un passionoratorium composé en 1847 pour 4 solistes, choeur et orchestre à cordes. Il retrace les derniers instants du Christ, de Béthanie, où il rencontra Lazare, jusqu’à sa propre mort à Jérusalem. C’est une oeuvre unique, en marge de la musique romantique du 19e siècle. Elle est nimbée de l’esprit de Bach, de Jean-Sébastien bien sûr, mais également de Carl Phillip Emmanuel par son aspect sombre et pathétique. Le simple accompagnement des cordes est plutôt inhabituel, intimiste et prenant. Il y a une réelle atmosphère de recueillement et de piété émouvante. Carl Loewe a apporté grand soin à son écriture pour la voix humaine, en la simplifiant, en la dépouillant de tout artifice opératique. Il en reste des moments de grâce de pure beauté. Pas besoin de comprendre l’allemand pour entrer dans cette Passion. La musique suffit.

Les solistes sont tous exceptionnels, des voix pures d’intonation, justes et expressives. Le directeur Thomas Gropper a choisi d’interpréter cette oeuvre sur instruments d’époque. Il a créé des sonorités feutrées, très intériorisées. Il invite ainsi l’auditeur à prendre le temps d’entrer en lui-même. Dans la tradition des musiques sacrées de la Semaine Sainte, cet oratorio de Carl Loewe peut trouver facilement sa place aux côtés des plus grands. À découvrir.