Archive for the Vivaldi Category

Vivaldi (1678-1741) Vivaldi’s Seasons. Bolette Roed, flûte à bec. Arte dei Suonatori.

Posted in Vivaldi with tags on 11 avril 2021 by René François Auclair

827949087561

Les Saisons op.8 arrangés pour flûte à bec.

Douze concertos tirés de différents opus.

Enregistré en 2017-18 à St-John’s Evangelical, Mikotow, Pologne.

Pentatone. 2021. PTC 5186875. 2cds. 154m.

Appréciation: Sommet du Parnasse******

Le sonnet du printemps:

« Voici le Printemps,
Que les oiseaux saluent d’un chant joyeux.
Et les fontaines, au souffle des zéphyrs,
Jaillissent en un doux murmure. »

Concerto la Primavera op.8 no.1

Concerto en Mib majeur RV 257

Allegro du Concerto Le Rossignol RV335a

La flûtiste danoise Bolette Roed et l’ensemble polonais Arte dei Suonatori ont concocté un programme des plus réjouissants autour des célèbres Quatre Saisons de Vivaldi. Ainsi, on nous propose quatre groupes de concertos qui s’apparentent à chaque tempéraments des saisons.

Pour le Printemps par exemple, on a réuni sur le même thème, les concertos Le Rossignol RV 335, l’Amoroso RV 271 et une belle surprise, le RV 257, oeuvre méconnue, pleine de fraîcheur et d’invention harmonique. Les pièces ont tous été arrangées, à partir des solos de violon ou de hautbois, pour la flûte à bec. Plusieurs morceaux ainsi adaptés représentent de véritables défis techniques, hautement relevés par la flûtiste.

Les figurations de la flûte sont souvent associées aux oiseaux, aux fêtes champêtres et le rustique de leurs danses paysannes. Elles peuvent également fort bien représenter le vent et l’air, bien entendu. C’est le cas ici dans l’Été où la musicienne a créé d’extraordinaires pirouettes dans les passages animés des bourrasques d’une tempête.

Bolette Roed est incroyable de précision et de vélocité, parfaitement synchronisée avec l’orchestre baroque. Elle fait preuve d’une technique spectaculaire qui transforme les sons en quelque chose de très volatil, d’une légèreté à couper le souffle. Sa musicalité est sensible, agrémentée de fin coloris et d’ornements propres à ce petit instrument qui pourrait, à la rigueur, paraître un peu réducteur par rapport au violon.

Elle est accompagnée par les cordes souples et mouvantes de l’Arte dei Suonatori qui produisent de magnifiques phrasés.

Un album rafraîchissant qui célèbre, d’une manière bien originale, l’oeuvre la plus connue de Vivaldi.

Vivaldi, Antonio (1678-1741) Les Concertos pour viole d’amour. Rachel Barton Pine.

Posted in Vivaldi on 20 septembre 2015 by René François Auclair

81e35jLA2hL._SL1500_untitled_largeConcertos rv 392-397

Concerto rv.97

Concerto rv.540 avec luth.

Rachel Barton Pine, viole d’amour 12 cordes N.Gagliano 1774.

Hopkinson Smith, luth. Ensemble Ars Antiqua (Chicago).

Enregistré à Nichols Hall Institute, Chicago en 2011 et 2014.

Cedille. 2015. CDR 90000-159. 79m.11s.

Appréciation: Superbe*****

Concerto en la majeur rv.396

Concerto en ré mineur rv.540 pour viole d’amour et luth.

La très éclectique violoniste américaine propose un disque consacré à cet instrument inusité qu’est la viole d’amour. Vivaldi est celui qui a le plus écrit pour ce violon à douze cordes (ou 14 parfois), dont la moité résonne en sympathie par une facture de conception originale. Les six autres sont accordées différemment selon la tonalité des compositions. L’archet frotte ainsi plusieurs cordes à la fois à la manière de quelques violes folkloriques. Les sonorités sont très douces et d’un charme rustique parfois hypnotisant.

Il y a eu peu d’enregistrement dédié à la viole d’amour. Hypérion les a gravé en 1995 avec Catherine Mackintosh et l’OAE, ensemble d’instruments d’époque britannique. Cette version très honnête nous faisait découvrir un instrument séduisant et original. Mais le côté très formel de la musique de Vivaldi finit parfois par lasser. Ce n’est pas le cas ici avec l’ensemble américain. Alacrité des rythmes, dynamisme énergisant sont mis en évidence par le jeu flamboyant de Barton Pine qui communique cette ardeur aux musiciens de l’Ars Antigua.

On a judicieusement ajouté deux très beaux concertos au programme. Le rv.97 à l’orchestration variée, pour deux hautbois et deux cors est coloré à souhait et vraiment amusant. Le sublime rv.540, très connu par tous les vivaldiens de ce monde est un morceau de choix. Il met en valeur toutes les qualités de cet instrument merveilleux, auquel Vivaldi lui offre de beaux dialogues avec le luth. Poésie italienne sur des résonances d’autrefois. Splendido!

Giuliano Carmignola. The Sony Recordings. Venice Baroque. Andrea Marcon.

Posted in Bach J.S., Locatelli, Vivaldi on 18 juillet 2015 by René François Auclair

816Tk6QdLFL._SL1500_Quatre Saisons op.8 et 12 concertos tardifs de Vivaldi.

Les Six Sonates pour violon et clavier de Bach.

4 Concertos de Locatelli de l’arte del violoni op.3

Oeuvres pour luth et violon de Weiss, Kropfgans, Kohaut et Rust.

Enregistré entre 1999-2002 à Manzano et Venise. Sony Music. 2015. 88875051512. 7cds.

Appréciation: Excellent*****

Largo-Andante molto RV 258 de Vivaldi 

Allegro-Capriccio op.3 no.11 de Locatelli 

Largo et Allegro de la sonate bwv 1018 de Bach

Le grand Carmignola nous revient dans ce coffret abordable qui fait le survol d’une carrière exceptionnelle. L’archet vigoureux du violoniste italien redonne vie aux sempiternelles Saisons de Vivaldi et à quelques concertos de sa dernière période. Enregistrés en première mondiale, ces concerti étonnent par leur souffle magnanime et la quiétude qui s’en dégage et ce, malgré une signature qui nous est très familière. Mais ici, nul place à l’ennui. Carmignola est libre comme l’air et ses fabuleux staccatos éblouissent toujours. Le Venice Baroque est d’une richesse de son, efficace et profond, sans faute de goût ou d’extravagance.

Pour les sublimes sonates de Bach, Carmignola est … surprenant de sobriété, si l’on peut dire. On s’attendait à une désinvolture toute italienne aux ardents prestissimo ou à un ego démesuré. Il n’est n’est rien, heureusement. Bach est traité avec respect et émotion. Andrea Marcon, au clavecin souple et bien en chair, est le compagnon idéal sur ce parcours de pèlerins en quête d’absolu…Dès lors, beaucoup de versions que nous avions entendues perdent de leur éclat.

Fidèle représentant de l’après Vivaldi, le frivole Locatelli en met plein la vue dans l’ Arte del violono. La démesure est au rendez-vous, notamment dans les cappriccio, sorte de cadence improvisée et souvent très difficile à jouer. Carmignola s’empare de ces difficultés et les transforme en…facilité! Tout de même, la musique de Locatelli demeure de seconde zone et frise parfois le ridicule tellement elle est gratuite. Mais en concert, l’effet de performance est toujours apprécié, bien sûr!

Le dernier disque est de moindre valeur, puisqu’il est dédié à des oeuvres pour luth et violon, sans que ni l’un ou l’autre des l’interprètes puisse briller réellement. Dans l’ensemble un très bon coffret…et pas cher du tout.

Vivaldi, Antonio (1678-1741) L’Estro Armonico. op.3. Brecon Baroque. Rachel Podger.

Posted in Vivaldi on 9 avril 2015 by René François Auclair

71Pm9lT5TSL._SL1500_Les 12 concertos op.3 de l’Estro Armonico.

Enregistré à St-John Evangelist, Londres en fév./sept.2014

Channel Classics. 2015. CCSSA36515. 2cds. 96m.54s.

Appréciation: *****

 

Concerto pour deux violons no.5 en la majeur

Allegro du concerto no.8 en la mineur

Larghetto du concerto no.9 en ré majeur

La violoniste britannique (n.1968) s’est adjoint une dizaine de musiciens dans cet ensemble qu’elle a fondé. Dans le domaine de la musique baroque, sa réputation n’est plus à faire. Elle provient de ces ensembles qui ont marqué la musique ancienne, comme The English Consort, Academy of  Ancient Music, Age of Enlightenment…Mais loin d’être resté figée dans un passé nostalgique, Rachel Podger injecte à ce répertoire fort connu, une dose d’énergie nouvelle.

L’Estro Armonico (qu’on peut traduire comme l’Invention et/ou l’Enchantement Harmonique) est le recueil le plus célèbre de Vivaldi, mis à part l’opus 8 (Les Saisons). On dit qu’il a marqué profondément le 18e siècle musical. Bach admirait ces pages, dont il en transcrit la moitié pour orgue, clavecin et orchestre.

L’interprétation est fort vivante, mais sans cette stravaganza parfois outrancière des ensembles italiens. Le ton demeure juste, mais assez coloré pour en mettre plein la vue…et l’ouïe! Probablement ce recueil n’a jamais été aussi bien servi par une prise de son de cette qualité. Quel bonheur! Tous ces timbres bien différenciés, cet espace d’une belle aération entre solistes. Autour de ces somptueuses cordes, une basse continue richement décorée de deux théorbes et parfois d’un orgue dont on perçoit la légère soufflerie.

Bref, ce Vivaldi est palpitant à tout point de vue. La sève monte facilement pour en créer un magnifique florilège à la gloire de l’Italie d’il Prete rosso.