G.B.Sammartini (1700-1775): Sinfonia JC39 et Concertino en Sol.
Francesco Corselli (1705-1778): Lamentations, Regina Caeli, Ave Regina, Responsorio a Santa Cecilia. Concertino a 4 en Ré.
Mauro D’Alay (1687-1757): Concerto pour 2 violons.
Enregistré à Real Academia de Bellas Artes, Madrid en 2022.
José Vinader, ingénieur de son.
Sony Classical. 2023. 19658805762. 71m.
Appréciation: Superbe*****
Minuetto de la sinfonia JC39 de Sammartini
Lamentation du Mercredi Saint de Corselli
Allegretto du Concertino en ré de Corselli
Isabel de Farnesio (1692-1766) fut reine d’Espagne de 1714 à1746. Née en Italie, elle épousa le roi Philippe V et s’installa à Madrid. Personnalité très cultivée, elle invita plusieurs artistes et compositeurs italiens à la cour royale. C’est là que se présente un certain Francesco Corselli, né Courcelles, qui composa de nombreuses pièces liturgiques et instrumentales. Suite à un feu qui dévasta la Chapelle Royale en 1734, il dut fournir un grand volume d’oeuvres sacrées.
Jusqu’à présent Corselli a été peu enregistré au disque. On découvre dans cette production madrilène quelques-unes de ses pièces en première mondiale. La qualité de sa musique est particulièrement riche. Et bien qu’elle paraisse à première vue comme de la musique baroque, elle figure par son style à la période post-vivaldienne et rejoint, par exemple, celle de Pergolesi. Les formes sont plus libres, ouvertes sur l’expression, comme en fait foi ces émouvantes Lamentations que l’on entend ici pour la première fois. Son Concertino a 4 est d’une écriture contrapunctique étonnante pour cette époque, d’une belle invention qui rappelle la sonata da chiesa de Corelli.
L’art vocal de Carlos Mena (n.1971) fait sensation par une belle variété de timbres, de l’aigue de sa tessiture jusqu’aux fréquences graves digne d’un contralto féminin. Sa projection de contre-ténor rappelle la luminosité du regretté James Bowman qui est décédé en début d’année. Il est accompagné de manière admirable par les cordes expressives de l’ensemble La Madrilena. Son chef Jose Antonio Montano les dirige avec toute la sensibilité voulue ainsi que par un lyrisme d’une grande souplesse.
En complément, quelques oeuvres de deux autres italiens qui furent de près ou de loin associés à la cour de la Reine Isabel, G.B. Sammartini précurseur de la symphonie classique et Mauro d’Alay, virtuose du violon qui signe un double concerto digne de Vivaldi. Superbe album.
Isabel de Farnesio en 1726.