Archive for the Sammartini, G.B. Category

Dixerunt. Carlos Mena, contre-ténor. La Madrilena. Jose Antonio Montano, direction.

Posted in Corselli, Sammartini, G.B. on 22 octobre 2023 by René François Auclair

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G.B.Sammartini (1700-1775): Sinfonia JC39 et Concertino en Sol.

Francesco Corselli (1705-1778): Lamentations, Regina Caeli, Ave Regina, Responsorio a Santa Cecilia. Concertino a 4 en Ré.

Mauro D’Alay (1687-1757): Concerto pour 2 violons.

Enregistré à Real Academia de Bellas Artes, Madrid en 2022.

José Vinader, ingénieur de son.

Sony Classical. 2023. 19658805762. 71m.

Appréciation: Superbe*****

Minuetto de la sinfonia JC39 de Sammartini

Lamentation du Mercredi Saint de Corselli

Allegretto du Concertino en ré de Corselli

Isabel de Farnesio (1692-1766) fut reine d’Espagne de 1714 à1746. Née en Italie, elle épousa le roi Philippe V et s’installa à Madrid. Personnalité très cultivée, elle invita plusieurs artistes et compositeurs italiens à la cour royale. C’est là que se présente un certain Francesco Corselli, né Courcelles, qui composa de nombreuses pièces liturgiques et instrumentales. Suite à un feu qui dévasta la Chapelle Royale en 1734, il dut fournir un grand volume d’oeuvres sacrées.

Jusqu’à présent Corselli a été peu enregistré au disque. On découvre dans cette production madrilène quelques-unes de ses pièces en première mondiale. La qualité de sa musique est particulièrement riche. Et bien qu’elle paraisse à première vue comme de la musique baroque, elle figure par son style à la période post-vivaldienne et rejoint, par exemple, celle de Pergolesi. Les formes sont plus libres, ouvertes sur l’expression, comme en fait foi ces émouvantes Lamentations que l’on entend ici pour la première fois. Son Concertino a 4 est d’une écriture contrapunctique étonnante pour cette époque, d’une belle invention qui rappelle la sonata da chiesa de Corelli.

L’art vocal de Carlos Mena (n.1971) fait sensation par une belle variété de timbres, de l’aigue de sa tessiture jusqu’aux fréquences graves digne d’un contralto féminin. Sa projection de contre-ténor rappelle la luminosité du regretté James Bowman qui est décédé en début d’année. Il est accompagné de manière admirable par les cordes expressives de l’ensemble La Madrilena. Son chef Jose Antonio Montano les dirige avec toute la sensibilité voulue ainsi que par un lyrisme d’une grande souplesse.

En complément, quelques oeuvres de deux autres italiens qui furent de près ou de loin associés à la cour de la Reine Isabel, G.B. Sammartini précurseur de la symphonie classique et Mauro d’Alay, virtuose du violon qui signe un double concerto digne de Vivaldi. Superbe album.

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Isabel de Farnesio en 1726.

Concertos Italiens Baroques. Elinor Frey. Rosa Barocca. Claude Lapalme, direction.

Posted in Leo, Sammartini, G.B., Tartini on 9 avril 2022 by René François Auclair

cover Elinor Frey Rosa Barocca Claude Lapalme - Early Italian Cello Concertos

Oeuvres de G.B.Sammartini, Vivaldi, Tartini et Leo.

Petit violoncelle Scheinlein, Nürnberg 1770.

Grand violoncelle K. Dennis d’après Stradivari, 2017.

Enregistré à Rozsa Center, Calgary en 2021.

Carl Talbot, ingénieur.

Analekta. 2022. AN 2 9163. 53m.

Appréciation : Superbe*****

Concerto en Do de G.B. Sammartini (petit violoncelle)

Larghetto du Concerto en La de Tartini (petit violoncelle)

Fuga du Concerto no.2de Leo (large violoncelle)

Elinor Frey, violoncelliste et docteure en musicologie, poursuit son exploration de la musique baroque en proposant des œuvres intéressantes de cette période. Ses recherches l’ont également menée à l’exécution sur différents instruments de la famille du violoncelle. Avant de prendre sa forme définitive vers la fin 18e siècle, le violoncelle a subi quelques transformations. Sur cet album, Dre Frey nous propose des œuvres italiennes sur un petit violoncelle et un large violoncelle, le premier étant un instrument hybride accordé de façon non conventionnelle.

Elle est accompagnée par l’ensemble Rosa Barocca de Calgary. Deux concertos ont été exécutés sur un petit violoncelle de 1770, soit ceux de Sammartini et Tartini. En lisant les notes du livret, elle explique avec beaucoup de détails le pourquoi et le comment de ses découvertes, thèses qui sont pour moi en dehors de mes champs de compétence, je l’avoue! Elle explique, par exemple, qu’il faut départager le petit violoncelle du violoncelle piccolo…une théorie qui va probablement faire jaser le milieu des musicologues de ce monde. Honnêtement, je m’y suis perdu un peu. Mais comme mélomane, ce disque m’a énormément plu. Chaque concerto est agréable à écouter, car l’Italie fait toujours du bien à entendre, bien sûr.

L’exécution qu’en fait Rosa Barocca est très soignée, légère et vive. Les cordes présentent des phrasés souples, d’une beauté indiscutable, résonnant dans un bel espace acoustique. Elles sont en complète fusion avec la soliste. Celle-ci est en plein centre de l’ensemble, d’une réelle présence scénique, légèrement en relief par rapport à l’orchestre. On ne rate rien du timbre des instruments utilisés, ni de la moindre note des passages virtuoses. J’avoue d’ailleurs que mes passages préférés sont ceux exécutés sur le petit violoncello. Sa sonorité riche est d’un grain raffiné et Mme Frey le possède entièrement en exploitant toute l’étendue de sa tessiture. Certains passages très aigus sont d’ailleurs d’une justesse éblouissante. J’aime beaucoup également le concerto à 5 mouvements de Leonardo Leo, le grand compositeur napolitain, dont les oeuvres sont des plus originales. Frey et Claude Lapalme signent, selon mon humble avis, l’une des meilleures interprétations que j’ai entendu.

L’émerveillement et l’émotion sont au rendez-vous sur cet album qui rend hommage à la beauté radieuse de l’Italie baroque. Eccellente! 

Sammartini, G.B. (1700-1775) Trios pour 2 violons et basse continue. Sonate pour violoncelle.

Posted in Sammartini, G.B. on 8 juillet 2018 by René François Auclair

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Sonate no.3 pour violoncelle (attr. à Martin Berteau 1708-1771)

Roberto Noferini, Gianfranco Iannetta, violons baroques.

Andrea Noferini, violoncelle. Bruno Canino, clavecin.

Enregistré à la Salle Bartok Bernareggio, Milan en 2004.

Tactus. 2007. TC 704402. 48m.05s. Appréciation: Très Bien****

Trio no. 5 en sol mineur 

Allegro de la sonate no. 3 pour violoncelle 

Affettuoso du trio no.1 en sol majeur 

Giovanni Battista Sammartini est considéré comme un des fondateurs de la sinfonie. Son parcours musical comprend trois périodes distinctes: le baroque, le rococo (pré-classique) et le classique. Il a influencé des compositeurs importants comme Gluck, Boccherini, J.C.Bach et même le jeune Mozart.

Malgré sa production importante, il n’existe encore que peu d’enregistrements de son oeuvre. L’aspect embryonnaire de sa musique explique en partie le peu d’intérêt des mélomanes d’aujourd’hui. Mais ce fut un innovateur en son temps. Et son parcours demeure fascinant. En délaissant de plus en plus l’archaïsme du baroque vers une plus grande liberté d’expression, Sammartini propose une musique insouciante, axée sur le divertissement léger et spirituel. Avec lui aucun nuage à l’horizon. Il prépare le chemin pour d’autres créateurs qui sauront partager leurs états d’âme en profondeur.

Ses trios pour deux violons et basse continue sont d’une belle simplicité. Sammartini priorise la voix du premier violon par de belles fioritures. Le deuxième violon l’accompagne avec nonchalance en le rejoignant parfois dans les mêmes figurations, mais la plupart du temps il joue sa propre partie, peu développée mais bien distincte. Le violoncelle, lui, ne sert qu’à donner une pulsation régulière à l’ensemble pour lui donner un bel élan, libéré de tout contrepoint formel.

Dans un tel contexte, on ne peut vraiment pas faire une critique du jeu des musiciens! C’est tout simplement beau. Les timbres des instruments anciens conviennent tout à fait à ces oeuvres. Le clavecin du vénérable Bruno Canino (n.1935) reste discret et inventif en tout temps. La troisième sonate pour violoncelle provient en fait du compositeur français Martin Berteau (1708-1771), qui fut appelé par erreur San Martini. Sa sonate en sol majeur vaut qu’on s’y attarde, car son écriture est superbe.