Archive for the Ibert Category

Trios pour violon, violoncelle et harpe. Bareil-Tétreault-Milot.

Posted in Ibert, Renié on 25 septembre 2017 by René François Auclair

2 9888_Ebauches_Cover_v2Jacques Ibert (1890-1962) Trio (1944).

Henriette Renié (1875-1956) Trio (1901). Danse des lutins pour harpe seule.

Johann Halvorsen (1864-1956) Passacaille pour violon et violoncelle d’après Handel.

Franz Schubert (1797-1828) Lob der Tränen. (arr.Bareil-Tétreault-Milot)

Antoine Bareil, violon Vuillaume. Stéphane Tétreault, violoncelle Stradivarius 1707.

Valérie Milot, harpe Lyon-Healy.

Enregistré à St-Augustin de Mirabel en mars 2017. Analekta. 2017. An2 9888. 64m.19s.

Appréciation: Superbe*****

Jacques Ibert:

Andante sostenuto

Scherzando con moto

Henriette Renié: Scherzo

Le disque présente une formation de chambre plutôt inusitée. Mais pourtant, ce genre de trio est fait pour aller ensemble. Les oeuvres de Ibert et Renié, rarement jouées ou enregistrées, sont une découverte. Elles représentent bien ce début du siècle français, où la présence de Debussy parfume encore l’air de cette période.

La musique est faite de nuances, s’étalant dans une sorte de brume un peu diffuse. Elle se dissipe parfois pour laisser place à une lumière plus franche où l’on discerne mieux les formes. Il va sans dire, nous sommes à l’ère du romantisme-impressionnisme. Il y a un vague à l’âme qui s’y profile par une sorte d’enchantement musical. Les impressions apparaissent, s’entrechoquent parfois ou s’éteignent lentement. Et l’auditeur se retrouve comme au beau milieu d’un après-midi d’été, saturé de chaleur. Le rêverie s’installe doucement, l’esprit divague…(merveilleux andante sostenuto de Jacques Ibert).

Le violon et le violoncelle entourent la harpe dans une mise en place très bien définie en acoustique. Le grain des instruments est particulièrement beau, et la harpe vient adoucir par ses textures les emportements des cordes. En fait, on a ici des artistes de haut calibre, impeccable de justesse et d’intonations. On connait bien Tétreault et Milot, mais Antoine Bareil surprend par une finesse d’expression rare. Cet enregistrement lui permet d’exposer un talent que nous n’avons pas eu la chance d’entendre souvent.

Les pièces de Halvorsen et Schubert viennent compléter le programme. Mais le coeur de celui-ci est la musique française, toujours élégante et raffinée. Chaudement recommandé.