Archive for the Copland Category

Dvorak (1841-1904). Symphonie no.9. Copland (1900-90): Billy the Kid.

Posted in Copland, Dvorak with tags on 21 mars 2020 by René François Auclair

Symphonie no.9 op.95 « Du Nouveau Monde ».

Aaron Copland: Billy the Kid.

National Symphony Orchestra.

Gianandrea Oseda, direction.

Enregistré à Concert Hall, JFK Center, Washington, en 2019.

NSO. 2020. NSO0001. 62m. Appréciation: Sommet du Parnasse******

Adagio-Allegro molto

Largo

The Open Prairie de Copland

La Symphonie « en provenance du nouveau-monde » est la plus célèbre de Dvorak. Elle fut créée à Carnagie Hall à New-York en décembre 1893. Le succès fut foudroyant, et depuis ce temps, elle demeure à l’affiche partout sur la planète. Elle contient des motifs amérindiens et afro-américains, mais également d’une forte présence folklorique de la Bohème natale de Dvorak. C’est aussi une symphonie très enracinée par ses influences germaniques: Beethoven, Brahms, Wagner.

Le mandat de Dvorak à New-York, engagé comme professeur de composition au Conservatoire, était d’aider les américains à « trouver la voie vers la Terre Promise d’un nouvel art indépendant…bref, ils attendent de moi que je créé une musique nationale! » Sa neuvième symphonie fut donc écrite dans ce but. C’est une oeuvre ambitieuse, au souffle grandiose, mais dans un sens pas du tout américaine, puisque son contenu est plutôt inspirée par les esclaves noirs et les amérindiens qui ont été asservis par eux. Tout de même cette symphonie fut sans doute le tremplin nécessaire aux compositeurs américains à trouver leur propre voie.

Aaron Copland fut l’un d’eux, probablement le plus grand. En voulant se distancier du règne tout-puissant de l’Europe musicale austro-germanique, Copland créa un langage original, propre aux américains. Il puisa donc son inspiration dans les westerns! Son ballet Billy the Kid, qui retrace les aventures du hors-la-loi, est bourré d’images cinématographiques fort amusantes et stimulantes. C’est un chef-d’oeuvre en son genre, qui influença grandement le cinéma américain.

Le chef italien Gianandrea Noseda (n.1964), récemment nommé directeur musical du National Symphony Orchestra de Washington D.C., possède une longue liste de prestations publiques et d’enregistrements sur disque. Sa direction est ferme, d’un dynamisme impressionnant. Il a devant lui un orchestre puissant, d’une matière sonore riche et profonde, dont il soutire tout le potentiel dans une cohérence irréprochable. Son interprétation de la 9e symphonie vaut celle des plus grandes connues au disque.

En écoutant cette Nouveau Monde, je me suis mis à éprouver de nouvelles sensations, de nouvelles images fortes en émotions. Pourtant, je l’ai entendu plus d’une fois. Le premier mouvement m’a fait l’effet d’une grande aventure sur une mer déchaînée. Le vaisseau monte et descend les vagues avec fureur. Puis, il y a une accalmie, le chant d’une flûte apparaît, porteur d’un message plein d’espoir. On arrive finalement à bon port, sain et sauf. Le célèbre Largo qui suit, soutenu avec nostalgie par le cor anglais, est un hymne rempli de reconnaissance. Puis c’est la découverte de ce nouveau monde, florissant de vie, d’un paysage grandiose à perte de vue. Avec le Molto Vivace on entre dans un tourbillon de forces sauvages, en plein vent dans la plaine, au sein d’une danse rituelle imaginaire. Dvorak termine sa symphonie avec ce puissant Allegro con fuoco, volontairement slave, rythmé avec force. C’est le triomphe de ce voyage mémorable, dont il nous rappelle les thèmes du début l’aventure. La finale est saisissante, d’un souffle renversant. Le message de cette symphonie est celui du courage devant l’adversité. Un chef-d’oeuvre universel.

 

 

 

 

 

Copland, Aaron (1900-90) Ballets et Pièces Symphoniques. Colorado Symphony.

Posted in Copland with tags on 29 janvier 2016 by René François Auclair

61-DYe0NLOLAn Outdoor Overture (1938)

Billy the Kid. (1938)

El Salon Mexico (1936)

Rodeo. (1942)

Colorado Symphony. Andrew Litton, direction.

Enregistré au Boettcher Concert Hall, Denver. Novembre 2014.

Bis Records. 2015. BIS 2164. 77m.26s.

Appréciation: Sommet du Parnasse ******

The Open Prairie

Saturday Night Waltz

Hoe-Down

Le destin du Colorado Symphony semble lié à plusieurs égards à celui d’Aaron Copland, grand compositeur américain. Comme c’est le cas de beaucoup d’ensembles symphoniques de nos jours, celui-ci fut près de la faillite. Ils durent faire preuve d’innovation et prendre des risques pour rejoindre un nouveau public.

Dans un sens, ce fut également le cas pour Copland. Il étudia auprès de Nadia Boulanger à Paris dans les années 20. Quand il revint en Amérique, il chercha à créer « une musique américaine pour la jeunesse américaine » pour se distancier de l’influence germanique et se créer un style original. En cela, il rejoint maints compositeurs de son temps, qui ont puisé à même leur folklore national. Copland se tourna vers les grands espaces de l’ouest et ses légendes. De son côté, l’orchestre de Denver cherchait depuis un moment à enregistrer selon les meilleurs standards européens en matière de sonorisation. Et un nouveau chef s’imposait pour redonner du souffle à l’entreprise. Andrew Litton devint le directeur artistique récemment. Le chef américain, très en demande, fait constamment la navette entre New York, Minnesota, Londres et Bergen…

Son style est d’une précision impeccable. Très attentif à la sonorité des instruments, il met soigneusement en place les différents reliefs des sections dans un équilibre exemplaire. Aucune boursouflure ne se présente au long de l’écoute de ce disque parfait. La musique est trépidante, nous faisant voyager dans un far west cinématographiquement exaltant. La prise de son est…panoramique à souhait! Du pur plaisir. Pour changer de décor, c’est complètement réussi. Vivement, un deuxième volume Aaron Copland.