Mozart (1756-1791) Sérénades. Academy of Ancient Music. Christopher Hogwood.

Petite musique de nuit k.525 (1787)*
Notturno pour 4 orchestres k.286 (1777)
Serenata notturna k.239 (1777)
*The Salomon Quartet.
Enregistré à Kingsway Hall, Londres en 1983.
Decca/Oiseau-Lyre. 1984. 411720-2. 55m26s.
Appréciation: Sommet du Parnasse******
Petite musique de nuit k.525
Andante Notturno k.286
Rondeau Serenata notturna k.239
Qui ne connait pas l’air de la Petite Musique de Nuit? Cette petite sérénade composée à Vienne en 1787 a fait le tour de la planète. La radio, la télévision, le cinéma, tout le monde s’est servi ad nauseam de ce thème facile, voire enfantin que l’on a trop souvent associé au génie Mozart. On ne connait pas les raisons de sa composition, ni si elle fut exécutée de son vivant. Les pages originales contenaient cinq mouvements, mais le premier menuet/trio fut arraché et perdu. Plus tard, sa veuve Constance vendit le manuscrit à un éditeur et ne fut publié qu’en 1827.
Habituellement, la sérénade était jouée à l’extérieur pendant une festivité, surtout le soir, et contenait plusieurs mouvements. Eine kleine nachtmusik est une oeuvre gaie, sans prétention, dont le seul but est de divertir. Ici, Christopher Hogwood a remplacé le 2e mouvement perdu par un menuet de Thomas Attwood (1765-1838), qui fut l’élève de Mozart vers 1785. Ils ont en effet retrouvé cette pièce, écrite conjointement par Mozart, dans l’un de ses cahiers d’étude. Le trio a quant à lui été réécrit par maestro Hogwood. L’interprétation sur instruments d’époque donne un son très clair, à couper au couteau. Jouée par le quatuor à cordes Salomon, auquel on a ajouté une contrebasse, la sérénade prend une allure guindée inhabituelle, certes un peu pincée, mais où chaque note est parfaitement lisible. C’est ce qui fait son originalité, sa transparence infaillible. C’est là qu’on se rend compte du génie de Mozart, qui sous une apparente facilité mélodique, a su tisser autour un accompagnement riche aux idées brillantes. Quelle musique!
En complément du disque deux sérénades salzbourgeoises de 1777. L’étonnante k.286 pour 4 orchestres (!) encore peu entendue en concert, qui demande une mise en place des différents groupes en écho. L’effet est vraiment spécial. La Serenata k.239 est une oeuvre burlesque éclatante et d’un irrésistible entrain. On dit que les citadins de Salzbourg savaient faire la fête. Mozart leur en a donné pour leur argent!
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