Dowland, John (1563-1626) Lachrimae. Nigel North. Les Voix Humaines.

41K+RK5zaRLLes Sept Larmes (1604) pour luth et violes.

Pavanes, gaillardes et allemandes.

Nigel North, luth.

Mélissande Corriveau, dessus de viole. Felix Deak, ténor de viole.

Margaret Little, Suzie Napper et G. Sanchez-Guevara, basses de viole.

Enregistré à St-Augustin, Mirabel en juillet 2017.

Atma Classique. 2018. ACD2 2761. 56m. Appréciation: Sommet du Parnasse******

Lachrimae antiqua 

Earle of essex gaillard 

Sir John Langston Pavan

 

Les Lachrimae de John Dowland, composés en 1604, annoncent d’une certaine façon le romantisme de Schubert. Deux siècles les séparent. Pourtant, il y a le même goût pour la poésie mélancolique, une affinité pour la solitude et la recherche d’apaisement au milieu des larmes. C’est un recueil magnifique, le plus connu de Dowland. Les Lachrimae sont en fait sept variations sur son air célèbre Flow my tears. Malgré son aspect lugubre, il y a dans cet art de la mélancolie, une part de lumière qui nous rejoint encore.

Enregistré plus d’une fois, ce cycle instrumental pour luth et consort de violes retrouve, avec Les Voix Humaines, un lien naturel, une connivence idéale avec ce répertoire ancien. On se demande pourquoi elles (M.Little et S.Napper) ont attendu si longtemps pour pouvoir les graver. Le temps a sûrement permis ici une collaboration inespérée: celle avec Nigel North, réputé luthiste britannique, qui a maintes fois visité l’univers de Dowland. Il y apporte son expertise précieuse et son jeu de luth légendaire fait de coulées riches en lyrisme et en souplesse.

Quant aux violes de l’ensemble, elles résonnent dans toute leur splendeur en symbiose avec la fragilité du luth dans une atmosphère à la fois vaste et recueillie. Elles sont expressives à souhait, rehaussées par le jeu finement décoratif du dessus de viole de Mélissande Corriveau. L’alternance entre les Larmes et les diverses danses apporte un mélange triste-heureux qui évite la monotonie pouvant s’installer en cours de route. En fait, grâce à leur sensibilité et leur connaissance, les musiciens se sont distanciés par rapport à d’autres versions qui paraissent aujourd’hui froides et austères. Ici, la beauté ténébreuse de cette musique nous enveloppe de toute part. On s’y réfugie à l’abri des maux qui terrassent notre siècle présent.

 

 

 

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