Schumann, Robert (1810-1856) Intermezzi op.4 et Sonate op.11. Tullia Melandri, pianoforte.
Sonate en Fa dièse mineur op.11 (1835)
Tullia Melandri, pianoforte Joseph Simon, Vienne, 1830.
Enregistré à Schuilkerk de Hoop, Diemen, Pays-Bas en 2018.
Dynamic. 2019. CDS7842. 55m.26s
Appréciation: Sommet du Parnasse******
Allegro moderato de l’Intermezzi no.5
Introduzione et poco Adagio de la sonate op.11
Tullia Melandri joue sur un authentique pianoforte du facteur viennois Joseph Simon. L’instrument de 1830, très bien préservé et restauré, correspond à la période créatrice des oeuvres de Schumann présentées sur cet album.
La prestation de la pianiste italienne mérite tous les éloges. Intelligence dans la présentation de phrasés sans cesse mouvants et imprévisibles, robustesse du ton général, sensibilité et poésie… C’est du Schumann, pur et dur, rêveur ou rageur. Sa musique est à l’image de ses alter ego Florestan et Eusebius, personnages poétiques qui représentent la bipolarité musicale chez Schumann. Il a d’ailleurs dédicacé sa sonate op.11 à sa chère Clara sous ces deux noms imaginaires. Cette oeuvre d’envergure, riche en contrastes, est de nature presque symphonique. Elle préfigure les grandes oeuvres à venir. Elle contient déjà tous les éléments typiques de Schumann. On s’étonne qu’elle soit encore peu entendue en concert.
La sonorité du Joseph Simon est fantastique. On est en face d’un instrument qui possède une âme. Ce n’est pas un médium fragile et peu sonore. Il y a au contraire une grandeur, une amplitude rare pour cette antiquité qui date près de 200 ans…On n’a jamais l’impression d’un pianoforte qui peine à reproduire les intentions du compositeur. La prise de son est judicieuse, ni trop près, ni trop loin. Elle transmet parfaitement la subtilité et la somptuosité de l’instrument. Véritable voyage dans le passé, cet album est nécessaire pour retrouver vivant, l’art de Robert Schumann.
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