Chopin (1810-1849) Les 12 Études op.25 et 4 Scherzi. Beatrice Rana.

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12 Études op.25 (1835)

4 Scherzos op.20-31-39-et 54 (entre 1831-1842)

Enregistré au Teldex Studio, Berlin en 2020-2021.

Warner/Parlophone. 2021. 01902967764240. 75m.47s.

Appréciation: Sommet du Parnasse******

Etude no.1 en la bémol

Études no.10, 11 et 12

La musicienne italienne fut la grande gagnante en 2011 du Concours International de Montréal à l’âge de 18 ans seulement. Dix ans plus tard et quelques disques à son actif, elle revient en force sous le label Warner Classics qui a racheté tout le catalogue EMI il y quelques années. Pour ce disque Chopin, la maison d’édition a déroulé le tapis rouge pour la pianiste autant dans la présentation exceptionnelle du livret que par la qualité d’enregistrement supervisée par les ingénieurs de la Teldex Studio à Berlin.

L’objet est beau, fait de carton rigide d’un superbe fini glacé (au diable le plastique!) qu’il fait bon de tenir entre les doigts. En plus, pour les maniaques, l’enregistrement est disponible en coffret double vinyle de haute qualité. On comprend pourquoi la Warner a mis le paquet. Beatrice Rana est une pianiste accomplie, qui a réussie à se démarquer parmi l’énorme bassin actuel de pianistes à travers la planète.

« Je perçois dans les Études une démarche unitaire: les morceaux sont liés entre eux par une ligne expressive. C’est comme un voyage » (Beatrice Rana).

Les Études débutent de manière plutôt agréable, raffinées et superbes, à l’image du Chopin que nous connaissons tous. Et puis elles se développent et deviennent de plus en plus difficiles, comme des exercices impossible à jouer, pleines de fureur et de passion désespérée. Tout le piano est mis à rude épreuve, dans un enchevêtrement harmonique et diaboliquement technique, d’où la ligne mélodique est à peine esquissée. Ces pièces ne sont définitivement pas pour tous, elles sont audacieuses, avant-gardistes et parfois terribles à écouter. Elles font tout de même partie de Chopin et démontrent l’imposante étendue de son talent de pianiste et de compositeur.

Beatrice Rana est tout simplement extraordinaire. Elle libère les Études par des vagues déferlantes de puissance à la limite du hors contrôle, par un jeu extrêmement délié et d’une rapidité d’articulation qui frôle la démence. Son jeu est autant sensible que virtuose, mais toujours cohérent et jamais de mauvais goût. La subtilité est omniprésente, même dans les passages les plus dramatiques où elle réussit à recréer des élans dynamiques renversants. Les 4 Scherzi qui complètent admirablement bien la première partie de ce récital, sont dans la même veine musicale. Imprévisibles et vertigineux, Beatrice les a mis sous son pouvoir. Pour elle, à 28 ans, ce disque est une consécration.

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