Archive pour Les Sommets

Bach, J.S. (1685-1750) Concertos Brandebourgeois. Gustav Leonhardt, direction.

Posted in Bach J.S. with tags on 19 décembre 2025 by René François Auclair

Concertos Brandebourgeois bwv 1046-51.

Les Frères Kuijken, Frans Brüggen, Anner Bylsma,

Paul Dombrecht, Bob van Asperen et autres musiciens jouant sur des instruments originaux.

Enregistré à Doopsgezinde et Lutherse Kirk, Haarlem, Pays-Bas en 1976-77.

Ingénieur: Wolf Erichson.

Sony/Seon. 1997. SB2K62946. 2cds. 99m.39s.

Appréciation: Sommet du Parnasse******

Brandebourgeois no.1 Menuet 

Brandebourgeois no.6

Gustav Leonhardt: « Si on réussit à être convaincant, l’interprétation paraîtra authentique. Si on cherche seulement à être authentique, on ne sera jamais convaincant. Ainsi puis-je espérer sincèrement que cet enregistrement ne sera qualifié ni de définitif, ni d’authentique. Plus essentielle est la question de la qualité artistique. »

On est d’accord sur un point avec maître Leonhardt: Cet album n’est pas la version définitive des Brandebourgeois! Quand on l’écoute aujourd’hui on se rend compte à quel point le temps a passé. Les rythmes qui frôlent l’anémie, les violons qui grincent, l’austérité de l’interprétation: la vision de Leonhardt et son équipe de baroqueux a pris de l’âge. Mais, c’était une époque stimulante.

Les années 60/70 étaient celles de la redécouverte passionnante des manuscrits originaux et la recherche d’authenticité, comme un retour à la nature des choses. C’était dans l’air du temps, on jouait Bach en chemise de lin et en robe paysanne, au lieu des tuxedos et des robes de gala! La Mecque hollandaise des légendes du baroque s’est retrouvée sous l’impulsion de Leonhardt et ont créé un son tout à fait nouveau. Aujourd’hui, on déguste cette musique avec nostalgie, comme une bonne vieille tisane aux fleurs. C’est l’album le plus authentique qui soit.

Bach, Johann Sebastian (1685-1750) Les Concertos pour violon. Academy of Ancient Music.

Posted in Bach J.S. with tags on 9 décembre 2025 by René François Auclair

Concerto bwv 1041 en la mineur.

Concerto bwv 1042 en mi majeur.

Double Concerto bwv 1043 en ré mineur.

Jaap Schröder, violon Jacob Steiner 1665.

Christopher Hirons, violon Duke, c.1775.

Enregistré à Londres en 1982. Ingénieur: John Dunkerley.

Oiseau-Lyre/Decca. 1982. 400080-2. 45m.11s.

Appréciation: Sommet du Parnasse******

Concerto bwv 1041 en la mineur

Concerto bwv 1042 en mi majeur (Allegro)

Concerto bwv 1043 pour 2 violons (Largo)

C’est pendant son séjour à la cour de Cöthen que Bach a composé ces oeuvres inspirées du modèle italien de Vivaldi. Ces trois concertos pour violon sont devenus célèbres dans le monde entier. Et maintenant au 21e siècle ils existent dans une multitude de versions discographiques impossibles à dénombrer. Christopher Hogwood et son Academy on authentic instruments sont venus dépoussiérer ce triptyque archi-connu.

Son esthétisme peu paraître aujourd’hui un peu figé, et le flegmatique Jaap Schröder n’est pas là pour jouer la vedette non plus. Hogwood, le Karajan du baroque, n’a pas le sang bouillant des italiens et se contente de suivre la partition en produisant le plus beau son possible. Mais au final, lui et son équipe ont atteint une sorte de perfection formelle qui s’anime dans une lumière très pure. La musique de Bach est jouée avec retenue, légèrement dansante, ni trop frénétique, ni trop lente. C’est l’architecture de l’écriture savante de Bach qui est mise à jour. Une version que j’adore écouter l’hiver, quand tout est givré à l’extérieur. Du Bach clairvoyant.

Bach, J.S. (1685-1750) Concertos pour violon. Giuliano Carmignola. Concerto Köln.

Posted in Bach J.S. with tags on 9 décembre 2025 by René François Auclair

Concertos bwv 1041-1043.

Concerto bwv 1052r en ré mineur.

Concerto bwv 1056r en sol mineur.

Giuliano Carmingnola, violon F.Guidanus, Bologne 1739.

Enregistré à Kammermusiksaal, Cologne en 2013.

Archiv. 2014. 4792695. 73m.44s. Appréciation: Sommet du Parnasse******

Concerto bwv 1042 en mi majeur

Concerto bwv 1052r en ré mineur (allegro)

D’une conception tout à fait différente de Jaap Schröder et Christopher Hogwood, cet album du grand Carmignola est sous le signe de la virtuosité. L’archet du violoniste italien nous captive d’un bout à l’autre, transformant la musique de Bach, parfois sévère, en quelque chose de particulièrement vivant. Carmignola met le feu aux poudres, mais sait aussi faire preuve d’une grande sensibilité.

Le Concerto bwv 1052r, reconstitué à partir des manuscrits pour clavecin et orchestre, devient ici un morceau d’anthologie. Ce concerto, qui parait souvent dure et opaque au clavier, retrouve au violon sa vocation première. Carmignola s’en empare, le possède et transfigure les passages virtuoses en passion dévorante. Dans les cadences solos, son jeu fait de staccatos déchaînés est tout à fait conquérant. De la pure performance au service de la musicalité. Passionnant.

Bach, CPE (1714-1788) Les Ultimes Souffrances du Sauveur. La Petite Bande. Sigiswald Kuijken.

Posted in Bach CPE with tags on 21 novembre 2025 by René François Auclair

Die Letzen Leiden des Erlösers (1770).

Barbara Schlick et Greta de Reyghere, sopranos.

Catherine Patriasz, alto.

Christophe Prégardien, ténor. Max van Egmond, basse.

Collegium Vocale Gent. La Petite Bande.

Enregistré à Doopsgezinde Gemeende en 1986.

Harmonia Mundi. 1990. 77042-2-RG. 2 cds. 120m.

Appréciation: Sommet du Parnasse******

Récitatif et Choeur d’entrée

Duetto/Soprani Muster der Geduld (extrait)

Choral Heiliger Schöpfer et Coro Lasset uns aufsehen 

Coro Preiset ihn! (extrait)

L’oeuvre vocale de CPE Bach n’a pas eu autant de popularité que celle de JS Bach ou Handel par exemple. Mis à part son brillant Magnificat, le reste de son oeuvre dédié au sacré demeure moins connu. Bien entendu, Les Ultimes Souffrances du Sauveur, n’est certes pas un titre pour attirer les foules. Mais je crois que c’est son chef-d’oeuvre le plus personnel, tous genres confondus. Il se rapproche le plus de l’Esprit de la grande Passion St-Matthieu de son paternel. Quatre décennies séparent les deux oeuvres. Tandis que Jean-Sébastien demeure le maître de la polyphonie, Carl Philipp est devenu le maître de la sensibilité. Sa musique laisse tomber les grandes architectures au profit de formes moins complexes pour se concentrer avant tout sur l’affect.

Les textes, écrits par la poète Anna Louisa Karsch (1722-1791) suivent les dernières heures du Christ en décrivant surtout les pensées et les sentiments des différents témoins de la Passion. Bach a trouvé ici le terroir idéal pour émanciper sa musique si particulière. Des ténèbres à la lumière, une oeuvre saisissante servie par des interprètes inoubliables. Sommet de l’empfindsamkeit.