Archive for the Chopin Category

Chopin (1810-1849) Les Nocturnes

Posted in Chopin with tags on 7 novembre 2025 by René François Auclair

Claudio Arrau (1903-1991) a enregistré les Nocturnes avec Phillips à l’âge de 75 ans. La qualité du son et l’interprétation font de ce disque bien-aimé un incontournable de la musique classique. Arrau impose de grands phrasés, larges et majestueux aux Nocturnes. La musique avance lentement et sûrement, imprégnée de rêveries romantiques, d’une poésie douce-amère. Le pianiste prend son temps, infuse les couleurs du clavier dans une profondeur remarquable. Ces oeuvres appartiennent à lui seul. Sobre, respectueux et chaleureux. Disque de chevet.

Six Nocturnes

21 Nocturnes. Enregistré au Concertgebow d’Amsterdam en 1977-78.

Philips. 1978. 416440-2. 2cds. 121m.

Appréciation: Sommet du Parnasse******

Chopin (1810-1849). Concertos pour piano. Lara Melda. Carducci Quartet.

Posted in Chopin on 24 Mai 2025 by René François Auclair

Concerto no.1 en mi mineur op.11

Concerto no.2 en fa mineur op.21

Arrangements de Bartlomiej Kominek.

Lara Melda Ömeroğlu, piano Shigeru Kawai.

Enregistré à Potten Hall, UK en 2024. Ingénieur: Patrick Allen.

Orchid Classics. 2025. ORC100374. 76m.45s.

Appréciation: Superbe*****

Allegro maestoso op.11

Romance op.11

Rondo vivace op.11

Les Concertos pour piano sont présentés ici dans un arrangement avec quatuor à cordes. Pour Chopin, la forme du concerto n’a jamais été sa force. Dans ces oeuvres largement connues, son accompagnement orchestral demeure accessoire, car presque tout la place est accordée au piano. Pour cet enregistrement, les retrouver avec quatuor à cordes leur vont à merveille. En format musique de chambre, la proximité de l’exécution leur confère une grâce inhabituelle.

La pianiste d’origine turque Lara Melda se plait à transmettre toute la subtilité des oeuvres par un jeu d’une limpidité irréprochable. Le Quartet Carducci l’accompagne d’une présence discrète, infusant une belle chaleur à leur jeu, sensible et évocateur d’une musique de salon. La musique de Chopin est dépouillée et se livre dans l’essentiel. Superbe sonorité du piano.

Jean-Nicolas Diatkine. Chopin et Liszt.

Posted in Chopin, Schubert with tags on 27 juillet 2024 by René François Auclair

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Disque Chopin: Solo Musica. 2023. SM433. 72m18s. Piano Steinway D. Ingénieur du son: Sebastian Riederer von Paar. Enregistré à Listzentrum Raiding, Autriche.

Disque Liszt: Solo Musica. 2022. SM399. 75m13s. Piano Schiedmayer 1916. Ingénieur du son: Étienne Collard. Enregistré au Studio Riffx, Paris.

Appréciation: Sommet du Parnasse******

Cinq Préludes op.28

Schubert Auf dem Wasser D774

Schubert Ständchen D957 

Jean-Nicolas Diatkine est considéré comme un pianiste atypique, puisqu’il n’a jamais fréquenté de conservatoires. Issu d’une famille de médecins, son père était un psychiatre reconnu. Très tôt, le petit Jean-Nicolas fut attiré par la musique, et c’est elle qui le décida à une carrière musicale. Il rencontra par la suite Ruth Neye, élève de Claudio Arrau, puis Narcis Bonet, formé auprès de la légendaire Nadia Boulanger. Pratiquant le bouddhisme depuis une trentaine d’années, Diatkine a su trouver, dans la méditation, la concentration nécessaire pour son travail au piano, mais également une ouverture spirituelle à la musique.

En découvrant cet artiste hors du commun, on perçoit un musicien généreux qui offre un jeu pianistique de grande qualité. Mouvant et somptueux, d’une belle chaleur humaine, son Chopin nous interpelle. Au-delà d’une indéniable réussite technique, il y a ce mystère de l’émotion qui réchauffe le coeur.

Les Préludes s’enchaînent comme de petits instants de vie, chacun s’ouvrant à des climats variés. Le geste du musicien est noble, s’épanchant librement au gré de l’inspiration du moment. Pour lui, ces  »préludes sont essentiellement des improvisations sans forme prédéfinie… »

La sonorité de l’instrument est magnifique, riche en textures soyeuses et en grandeur d’âme. Pendant l’écoute, mes yeux se sont tout simplement fermés. De temps à autre, je les ouvrais pour contempler les feuilles de cet arbre près de la maison. Celles-ci se balançaient doucement au gré du vent. L’impression du moment présent, l’expérience de la musique et de la vie. Chopin nous convie à ces instants précieux. Disque de chevet.

Le disque Liszt permet de découvrir un piano restauré Schiedmayer de 1916. À la personnalité franche, l’instrument est particulièrement clair, à la fois robuste et élégant. Les arrangements de Liszt sont joués avec un dynamisme conquérant, d’une grande plénitude sonore. Diatkine a évité toute forme d’excentricité et de grandiloquence. Il y a ici et là de grands moments de musique. Mais reste à nos coeurs Schubert, l’ami de toujours. Par son chant, son humanité, il restera notre préféré d’entre tous.

Chaudement recommandé.

Article pour connaître Jean-Nicolas Diatkine: https://www.bertrandferrier.fr/les-grands-entretiens-jean-nicolas-diatkine-lintegrale/

Chopin, Frédéric (1810-1849). Florian Krumpöck.

Posted in Chopin with tags on 27 novembre 2023 by René François Auclair

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Ballades no.1-4

Prélude op.45 en Do dièse majeur

Sonate no.2 op.35 en Si bémol mineur

Instruments: Pianos Bösendorfer Impérial et Vienna 280 Concert.

Enregistré à Kurhaus Semmering, Autriche en sept. 2018.

Ingénieur de son: Martin Linde.

Sony Classical. 2023. 19658826202. 70m.

Appréciation: Sommet du Parnasse******

Ballade no.1 op.23

Marche funèbre de la sonate no.2

Ballade no.2 op.38

Florian Krumpöck est un pianiste et chef d’orchestre autrichien né en 1978. Peu connu en Amérique, il a plutôt consacré sa carrière en Europe. Ses professeurs de piano comptent parmi les plus vénérés: Buchbinder, Oppitz, Leonskaja et Barenboim. Ce dernier fut également son mentor dans la direction d’orchestre. Lorsqu’on écoute le Chopin de Krumpöck pour la première fois, on a l’impression évidente d’un artiste qui sait diriger et transformer la matière pianistique en couleurs symphoniques. C’est du grand piano, emphatique, large et profond, mais qui possède également une belle variété de nuances.

Selon lui, le choix d’un grand Bösendorfer va de soi dans l’interprétation de Chopin. Le pianiste joue et cherche constamment un legato qui  »connecte chaque notes entre elles…c’est pourquoi j’ai besoin d’un instrument qui résonne le plus longtemps possible. »

Dans le livret, le pianiste aborde aussi l’essentiel rubato qui fait partie inhérente à toute bonne interprétation de Chopin. Le mot vient de l’italien rubare, qui peut se traduire en musique par voler le temps.  »Si je vole quelque chose, je dois aussi le remettre » souligne Krümpock.

Avec les ballades, Florian Krumpöck nous invite à visiter différents sentiers, bucoliques ou ravagés littéralement par la tempête. Le périple se change alors en aventure! Il a délié Chopin comme jamais, le rendant libre et parfois transfiguré par une interprétation très personnelle. La célèbre Ballade no.1 apparaît ici fortement contrastée, d’une lenteur d’introduction presque immobile, et puis relâchée à grand torrent détruisant tout sur son passage. C’est le grand vertige de l’album, qui ne laissera personne indifférent!

La Marche Funèbre de la deuxième sonate nous émeut par sa grandeur fatale. La section médiane qui suit, d’un lyrisme paisible, nous fait entrer dans une zone faite de souvenirs heureux, extrêmement allongée dans le temps, comme si le pianiste ne nous voulait plus en sortir. C’est magnifique.

Le jeu polarisant de Krumpöck en déstabilisera plusieurs. Mais la passion qu’il injecte à la musique de Chopin est tout à fait conquérante. Prise de son englobante et entière.